• LES PETITS ROBERTS

    Joël Daydé   (1981)

    Chansong 83

    Est-ce la morosité des temps qui me pousse vers les chansons humoristiques plus ou moins égrillardes ?  LES PETITS ROBERTS de Joël Daydé est un petit chef-d'oeuvre du genre, très entraînant au demeurant. On mentirait en disant qu'il exige de profonds commentaires.

    Très connu pour un (unique) tube intitulé MAMY BLUE, que connaissent bien tous les lecteurs de Mandryka et de son Concombre masqué, Joël Daydé a donc signé cette chansonnette tout à fait mignonne, qu'on fredonnera sur les plages en contemplant les filles en string. Si vous y êtes, ayez une pensée pour moi...

     

    Paroles

    Je vais vous raconter 
    L'histoire des petits roberts 
    Pas ceux qui sont rangés 
    En rang d'oignons chez les libraires 
    Les deux roberts de mon histoire 
    Ont besoin d'un soutien… 
    …Gorge, qui pourrait bien être 
    Le creux de mes mains 

    J'aime les petits roberts en l'air 
    Que l'on devine sous la soie 
    Les petits roberts qui sont tout fier 
    De se trouver tout contre moi 
    Tous les Jacques, les Paul, les Pierre 
    Peuvent bien aller se rhabiller 
    Moi c'est les petits roberts 
    Que j'aime voir se déshabiller 

    Robert, robert, 
    Tu me damnes, tu me damnes 
    Robert, robert, 
    Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer 

    Quand je me promène sur les plages 
    Quand je les vois en liberté 
    Les petits roberts qui sont en cage 
    Tout le restant de l'année 
    Je me dis que c'est bien dommage 
    Qu'les petits roberts soient prisonniers 
    Ils sont tous blancs comme des fromages 

     


    Blancs toute l'année, bronzés l'été 

    Robert, robert, 
    Tu me damnes, tu me damnes 
    Robert, robert, 
    Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer 

    J'aime les roberts en forme de poire 
    Et les roberts en rang d'oignons 
    Les petits roberts qui sautent en l'air 
    Et que l'on touche le téton 
    Mais les roberts cache-misere 
    que l'on bourre avec du coton 
    Me laissent froid comme une glacière 
    Et tout gelé comme un glaçon 

    Robert, robert, 
    Tu me damnes, tu me damnes 
    Robert, robert, 
    Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer 

    Robert, robert, 
    Tu me damnes, tu me damnes 
    Robert, robert, 
    Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer 

    Robert, robert, 
    Tu me damnes, tu me damnes 
    Robert, robert, 


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  • A WHITER SHADE OF PALE

    Procol Harum   (1967)

    Chansong 82

    De temps en temps, un classique incontournable, un chef-d'oeuvre, en l'occurrence LE tube de l'été 1967, frisson absolu...  On a tout dit sur cette NUANCE PLUS BLANCHE DE PALEUR que prend soudain le visage du meunier quand il raconte sa fantastique histoire... Nous n'en saurons pas davantage aujourd'hui qu'à l'époque, le texte, on va le voir, est délibérément énigmatique - même si on peut supposer qu'il s'agit des divagations d'un esprit embrumé par l'alcool lors d'une fête ou d'une soirée dans une boîte de nuit... voire par des substances encore plus stupéfiantes. Je ne tenterai pas d'en comprendre davantage !

    On raconte que la ligne musicale en était empruntée à J.S.Bach, plus précisément à la sinfonia en fa majeur de la cantate Ich steh mit einem Fuß im Grabe (BWV 156) et de l’Aria de la Suite pour orchestre no 3 en ré majeur (BWV 1068), mais est-ce vraiment prouvé ? Quoi qu'il en soit, ce morceau reste un des sommets de ce qu'on appela le rock baroque, voire progressif et psychédélique. Le leader le plus apparent du groupe, le chanteur moustachu Gary Brooker, en est aussi le pianiste et le compositeur, tandis que le texte si volontairement mystérieux est l'oeuvre de son compère le poète Keith Reid. Quant au nom (latinisant ?)  PROCOL HARUM, diverses hypothèses ont été soulevées, mais là encore aucune certitude.

     

    Paroles + tentative de traduction

    We skipped the light Fandango
    Nous avons dansé le fandango tout en sautillant d'un pas léger
    Turned cartwheels 'cross the floor
    Fait plusieurs fois la roue à travers la piste
    I was feeling kind of seasick
    Je ressentais une sorte de mal au coeur
    But the crowd called out for more
    Mais la foule en redemanda
    The room was humming harder
    La salle bourdonnait encore plus
    As the ceiling flew away
    Alors que le plafond s'envolait
    When we called out for another drink
    Quand nous commandâmes une autre boisson
    The waiter brought a tray
    Le serveur apporta un plateau

    And so it was that later
    Et c'est ainsi que plus tard
    As the Miller told his tale
    Alors que le meunier racontait son histoire
    That her face, at first just ghostly
    Que son visage, d'abord seulement spectral
    Turned a whiter shade of pale
    Prit une nuance plus blanche de pâleur

    [Music]
    [Musique]

    She said there is no reason
    Elle a dit qu'il n'y a aucune raison
    And the truth is plain to see
    Et la vérité saute aux yeux
    But I wandered through my playing cards
    Mais j'errais à travers mes cartes à jouer
    And would not let her be
    Et ne la laisserais jamais être
    One of sixteen vestal virgins
    Une des seize vierges vestales
    Who were leaving for the coast
    Qui allaient partir pour la côte
    And although my eyes were open
    Et bien que mes yeux étaient ouverts
    They might just as well've been closed
    Cela aurait été tout pareil s'ils étaient fermés

    And so it was that later
    Et c'est ainsi que plus tard
    As the Miller told his tale
    Pendant que le meunier racontait son histoire
    That her face, at first just ghostly
    Que son visage, au début simplement spectral
    Turned a whiter shade of pale
    Prit une nuance plus blanche de pâleur

    And so it was... .
    Et c'est ainsi... ... .

     

    J'ai par ailleurs trouvé ces autres couplets qui ne figurent pas sur disque

    ni en 45 ni en 33 tours, mais furent chantés par le groupe en concert :

     

    She said, 'I'm home on shore leave, '
    Elle à dit "je suis en permission à terre"
    Though in truth we were at sea
    Bien qu'en vérité nous étions en mer
    So I took her by the looking glass
    Alors je la pris près du miroir
    And forced her to agree
    Et la forçai de reconnaître ceci
    Saying, 'You must be the mermaid
    Lui disant " tu dois être une sirène
    Who took Neptune for a ride. '
    Qui fit un tour avec Neptune "
    But she smiled at me so sadly
    Mais elle eût un sourire si triste
    That my anger straightway died
    Que ma colère s'apaisa immédiatement

    If music be the food of love
    Si la musique était l'aliment de l'amour
    Then laughter is its queen
    Alors le rire en serait le roi
    And likewise if behind is in front
    Et de la même façon que derrière est devant
    Then dirt in truth is clean
    Alors la saleté est propre en vérité
    My mouth by then like cardboard
    Ma bouche à cet instant pâteuse
    Seemed to slip straight through my head
    Semblait partir en glissade à travers ma tête
    So we crash-dived straightway quickly
    Alors nous plongeâmes (2) brutalement en vitesse
    And attacked the ocean bed
    Et attaquâmes le lit de l'océan

     

     

     

     

     


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  • LA PARISIENNE

    Marie-Paule Belle    (1976)

     

    Chansong 81

    Dans la veine de la chanson française humoristique, saluons la réussite de cette PARISIENNE selon  Marie-Paule Belle, qui la chante et en a composé la musique, sur un texte coécrit par Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia. Un mot sur celui-ci : le Niçois Grisolia fut un critique de cinéma fécond, que nous avons côtoyé pendant pas mal d'années, jusqu'à ce qu'il devienne un romancier à succès. Nous l'avons prématurément accompagné au Père-Lachaise en 2005.

    La première qualité d'une chanson de ce type est de susciter le rire, et celle-ci atteint son but avec une légèreté et une vivacité louables. Ce portrait d'une femme désespérément normale qui s'acharne à acquérir l'allure de la plus snob des Parisiennes, et qui finit par y parvenir, est l'équivalent d'un "Caractère" de La Bruyère dans les années 70... Ecoutez donc !

     

    Paroles

    Lorsque je suis arrivée dans la capitale 
    J'aurais voulu devenir une femme fatale 
    Mais je ne buvais pas, je ne me droguais pas 
    Et je n'avais aucun complexe 
    Je suis beaucoup trop normale, ça me vexe 

    Je ne suis pas parisienne 
    Ça me gêne, ça me gêne 
    Je ne suis pas dans le vent 
    C'est navrant, c'est navrant 
    Aucune bizarrerie 
    Ça m'ennuie, ça m'ennuie 
    Pas la moindre affectation 
    Je ne suis pas dans le ton 
    Je n'suis pas végétarienne 
    Ça me gêne, ça me gêne 
    J'n'suis pas Karatéka 
    Ça me met dans l'embarras 
    Je ne suis pas cinéphile 
    C'est débile, c’est débile 
    Je ne suis pas M.L.F. 
    Je sens qu'on m'en fait grief 
    M'en fait grief, m’en fait grief 

    Bientôt j'ai fait connaissance d'un groupe d'amis 
    Vivant en communauté dans le même lit 
    Comm' je ne buvais pas, je ne me droguais pas 
    Et n'avais aucun complexe, 
    Je crois qu'ils en sont restés tout perplexes 

    Je ne suis pas nymphomane 
    On me blâme, on me blâme 
    Je ne suis pas travesti 
    Ça me nuit, ça me nuit 
    Je ne suis pas masochiste 
    Ça existe, ça existe 
    Pour réussir mon destin 
    Je vais voir le médecin 
    Je ne suis pas schizophrène 
    Ça me gêne, ça me gène 
    Je ne suis pas hystérique 

     


    Ça s'complique, ça s’complique 
    Oh dit le psychanalyste 
    Que c'est triste, que c'est triste 
    Je lui dis je désespère 
    Je n'ai pas de goûts pervers 
    De goûts pervers, de goûts pervers 

    Mais si, me dit le docteur en se rhabillant 
    Après ce premier essai c'est encourageant 
    Si vous ne buvez pas, vous ne vous droguez pas 
    Et n'avez aucun complexe 
    Vous avez une obsession : c'est le sexe 

    Depuis je suis à la mode 
    Je me rôde, je me rôde 
    Dans les lits de Saint-Germain 
    C'est divin, c’est divin 
    Je fais partie de l'élite 
    Ça va vite, ça va vite 
    Et je me donne avec joie 
    Tout en faisant du yoga 
    Je vois les films d'épouvante 
    Je m’en vante, je m’en vante 
    En serrant très fort la main 
    Du voisin, du voisin 
    Me sachant originale 
    Je cavale, je cavale 
    J'assume ma libido 
    Je vais draguer en vélo 
    Maint'nant je suis parisienne 
    J'me surmène, j’me surmène 
    Et je connais la détresse 
    Et le cafard et le stress 
    Enfin à l'écologie 
    J'm'initie, j’m’initie 
    Et loin de la pollution, 
    Je vais tondre mes moutons 
    Et loin de la pollution, 
    Je vais tondre mes moutons 
    Et loin de la pollution, 
    Je vais tondre mes moutons 
    moutons, moutons, moutons

     


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