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Par Gérard Lenne le 26 Juillet 2016 à 12:31
LES PETITS ROBERTS
Joël Daydé (1981)
Est-ce la morosité des temps qui me pousse vers les chansons humoristiques plus ou moins égrillardes ? LES PETITS ROBERTS de Joël Daydé est un petit chef-d'oeuvre du genre, très entraînant au demeurant. On mentirait en disant qu'il exige de profonds commentaires.
Très connu pour un (unique) tube intitulé MAMY BLUE, que connaissent bien tous les lecteurs de Mandryka et de son Concombre masqué, Joël Daydé a donc signé cette chansonnette tout à fait mignonne, qu'on fredonnera sur les plages en contemplant les filles en string. Si vous y êtes, ayez une pensée pour moi...
Paroles
Je vais vous raconter
L'histoire des petits roberts
Pas ceux qui sont rangés
En rang d'oignons chez les libraires
Les deux roberts de mon histoire
Ont besoin d'un soutien…
…Gorge, qui pourrait bien être
Le creux de mes mains
J'aime les petits roberts en l'air
Que l'on devine sous la soie
Les petits roberts qui sont tout fier
De se trouver tout contre moi
Tous les Jacques, les Paul, les Pierre
Peuvent bien aller se rhabiller
Moi c'est les petits roberts
Que j'aime voir se déshabiller
Robert, robert,
Tu me damnes, tu me damnes
Robert, robert,
Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer
Quand je me promène sur les plages
Quand je les vois en liberté
Les petits roberts qui sont en cage
Tout le restant de l'année
Je me dis que c'est bien dommage
Qu'les petits roberts soient prisonniers
Ils sont tous blancs comme des fromages
Blancs toute l'année, bronzés l'été
Robert, robert,
Tu me damnes, tu me damnes
Robert, robert,
Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer
J'aime les roberts en forme de poire
Et les roberts en rang d'oignons
Les petits roberts qui sautent en l'air
Et que l'on touche le téton
Mais les roberts cache-misere
que l'on bourre avec du coton
Me laissent froid comme une glacière
Et tout gelé comme un glaçon
Robert, robert,
Tu me damnes, tu me damnes
Robert, robert,
Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer
Robert, robert,
Tu me damnes, tu me damnes
Robert, robert,
Que Dieu me damne, j'te suivrais en enfer
Robert, robert,
Tu me damnes, tu me damnes
Robert, robert,
1 commentaire -
Par Gérard Lenne le 23 Juillet 2016 à 22:59
A WHITER SHADE OF PALE
Procol Harum (1967)
De temps en temps, un classique incontournable, un chef-d'oeuvre, en l'occurrence LE tube de l'été 1967, frisson absolu... On a tout dit sur cette NUANCE PLUS BLANCHE DE PALEUR que prend soudain le visage du meunier quand il raconte sa fantastique histoire... Nous n'en saurons pas davantage aujourd'hui qu'à l'époque, le texte, on va le voir, est délibérément énigmatique - même si on peut supposer qu'il s'agit des divagations d'un esprit embrumé par l'alcool lors d'une fête ou d'une soirée dans une boîte de nuit... voire par des substances encore plus stupéfiantes. Je ne tenterai pas d'en comprendre davantage !
On raconte que la ligne musicale en était empruntée à J.S.Bach, plus précisément à la sinfonia en fa majeur de la cantate Ich steh mit einem Fuß im Grabe (BWV 156) et de l’Aria de la Suite pour orchestre no 3 en ré majeur (BWV 1068), mais est-ce vraiment prouvé ? Quoi qu'il en soit, ce morceau reste un des sommets de ce qu'on appela le rock baroque, voire progressif et psychédélique. Le leader le plus apparent du groupe, le chanteur moustachu Gary Brooker, en est aussi le pianiste et le compositeur, tandis que le texte si volontairement mystérieux est l'oeuvre de son compère le poète Keith Reid. Quant au nom (latinisant ?) PROCOL HARUM, diverses hypothèses ont été soulevées, mais là encore aucune certitude.
Paroles + tentative de traduction
We skipped the light Fandango
Nous avons dansé le fandango tout en sautillant d'un pas léger
Turned cartwheels 'cross the floor
Fait plusieurs fois la roue à travers la piste
I was feeling kind of seasick
Je ressentais une sorte de mal au coeur
But the crowd called out for more
Mais la foule en redemanda
The room was humming harder
La salle bourdonnait encore plus
As the ceiling flew away
Alors que le plafond s'envolait
When we called out for another drink
Quand nous commandâmes une autre boisson
The waiter brought a tray
Le serveur apporta un plateauAnd so it was that later
Et c'est ainsi que plus tard
As the Miller told his tale
Alors que le meunier racontait son histoire
That her face, at first just ghostly
Que son visage, d'abord seulement spectral
Turned a whiter shade of pale
Prit une nuance plus blanche de pâleur[Music]
[Musique]She said there is no reason
Elle a dit qu'il n'y a aucune raison
And the truth is plain to see
Et la vérité saute aux yeux
But I wandered through my playing cards
Mais j'errais à travers mes cartes à jouer
And would not let her be
Et ne la laisserais jamais être
One of sixteen vestal virgins
Une des seize vierges vestales
Who were leaving for the coast
Qui allaient partir pour la côte
And although my eyes were open
Et bien que mes yeux étaient ouverts
They might just as well've been closed
Cela aurait été tout pareil s'ils étaient fermésAnd so it was that later
Et c'est ainsi que plus tard
As the Miller told his tale
Pendant que le meunier racontait son histoire
That her face, at first just ghostly
Que son visage, au début simplement spectral
Turned a whiter shade of pale
Prit une nuance plus blanche de pâleurAnd so it was... .
Et c'est ainsi... ... .J'ai par ailleurs trouvé ces autres couplets qui ne figurent pas sur disque
ni en 45 ni en 33 tours, mais furent chantés par le groupe en concert :
She said, 'I'm home on shore leave, '
Elle à dit "je suis en permission à terre"
Though in truth we were at sea
Bien qu'en vérité nous étions en mer
So I took her by the looking glass
Alors je la pris près du miroir
And forced her to agree
Et la forçai de reconnaître ceci
Saying, 'You must be the mermaid
Lui disant " tu dois être une sirène
Who took Neptune for a ride. '
Qui fit un tour avec Neptune "
But she smiled at me so sadly
Mais elle eût un sourire si triste
That my anger straightway died
Que ma colère s'apaisa immédiatementIf music be the food of love
Si la musique était l'aliment de l'amour
Then laughter is its queen
Alors le rire en serait le roi
And likewise if behind is in front
Et de la même façon que derrière est devant
Then dirt in truth is clean
Alors la saleté est propre en vérité
My mouth by then like cardboard
Ma bouche à cet instant pâteuse
Seemed to slip straight through my head
Semblait partir en glissade à travers ma tête
So we crash-dived straightway quickly
Alors nous plongeâmes (2) brutalement en vitesse
And attacked the ocean bed
Et attaquâmes le lit de l'océan
2 commentaires -
Par Gérard Lenne le 18 Juillet 2016 à 22:51
LA PARISIENNE
Marie-Paule Belle (1976)
Dans la veine de la chanson française humoristique, saluons la réussite de cette PARISIENNE selon Marie-Paule Belle, qui la chante et en a composé la musique, sur un texte coécrit par Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia. Un mot sur celui-ci : le Niçois Grisolia fut un critique de cinéma fécond, que nous avons côtoyé pendant pas mal d'années, jusqu'à ce qu'il devienne un romancier à succès. Nous l'avons prématurément accompagné au Père-Lachaise en 2005.
La première qualité d'une chanson de ce type est de susciter le rire, et celle-ci atteint son but avec une légèreté et une vivacité louables. Ce portrait d'une femme désespérément normale qui s'acharne à acquérir l'allure de la plus snob des Parisiennes, et qui finit par y parvenir, est l'équivalent d'un "Caractère" de La Bruyère dans les années 70... Ecoutez donc !
Paroles
Lorsque je suis arrivée dans la capitale
J'aurais voulu devenir une femme fatale
Mais je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et je n'avais aucun complexe
Je suis beaucoup trop normale, ça me vexe
Je ne suis pas parisienne
Ça me gêne, ça me gêne
Je ne suis pas dans le vent
C'est navrant, c'est navrant
Aucune bizarrerie
Ça m'ennuie, ça m'ennuie
Pas la moindre affectation
Je ne suis pas dans le ton
Je n'suis pas végétarienne
Ça me gêne, ça me gêne
J'n'suis pas Karatéka
Ça me met dans l'embarras
Je ne suis pas cinéphile
C'est débile, c’est débile
Je ne suis pas M.L.F.
Je sens qu'on m'en fait grief
M'en fait grief, m’en fait grief
Bientôt j'ai fait connaissance d'un groupe d'amis
Vivant en communauté dans le même lit
Comm' je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et n'avais aucun complexe,
Je crois qu'ils en sont restés tout perplexes
Je ne suis pas nymphomane
On me blâme, on me blâme
Je ne suis pas travesti
Ça me nuit, ça me nuit
Je ne suis pas masochiste
Ça existe, ça existe
Pour réussir mon destin
Je vais voir le médecin
Je ne suis pas schizophrène
Ça me gêne, ça me gène
Je ne suis pas hystérique
Ça s'complique, ça s’complique
Oh dit le psychanalyste
Que c'est triste, que c'est triste
Je lui dis je désespère
Je n'ai pas de goûts pervers
De goûts pervers, de goûts pervers
Mais si, me dit le docteur en se rhabillant
Après ce premier essai c'est encourageant
Si vous ne buvez pas, vous ne vous droguez pas
Et n'avez aucun complexe
Vous avez une obsession : c'est le sexe
Depuis je suis à la mode
Je me rôde, je me rôde
Dans les lits de Saint-Germain
C'est divin, c’est divin
Je fais partie de l'élite
Ça va vite, ça va vite
Et je me donne avec joie
Tout en faisant du yoga
Je vois les films d'épouvante
Je m’en vante, je m’en vante
En serrant très fort la main
Du voisin, du voisin
Me sachant originale
Je cavale, je cavale
J'assume ma libido
Je vais draguer en vélo
Maint'nant je suis parisienne
J'me surmène, j’me surmène
Et je connais la détresse
Et le cafard et le stress
Enfin à l'écologie
J'm'initie, j’m’initie
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons
moutons, moutons, moutons
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