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Par Gérard Lenne le 11 Octobre 2015 à 20:00
LA SAISON DES PLUIES
Serge Gainsbourg (1964)
Chez Gainsbourg, on est plus habitué à l'ironie, à l'agressivité, à l'arrogance et à l'acrimonie, qu'à la mélancolie. C'est sans doute pourquoi LA SAISON DES PLUIES, un des fleurons de son fameux album CONFIDENTIEL, n'a pas connu la même popularité que d'autres. Certains vont peut-être la découvrir ici...
Et les réfractaires à l'analyse et au décryptage seront contents, pour une fois, puisqu'on peut dire qu'elle se passe de commentaire.
Paroles
C'est la saison des pluies
La fin des amours
Assis sous la véranda je regarde pleurer
Cette enfant que j'ai tant aimée
C'est la saison des pluies
L'adieu des amants
Le ciel est de plomb il y a d' l'humidité dans l'air
D'autres larmes en perspective
Le temps était de plus en plus lourd
Et le climat plus hostile
Il fallait bien que vienne enfin La saison maussade
C'est la saison des pluies
La fin des amours
J'ai quitté la véranda et me suis approché
De celle que j'ai tant aimée
C'est la saison des pluies
L'adieu des amants
Un autre viendra qui d'un baiser effacera
Le rimmel au coin de ses lèvres
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Par Gérard Lenne le 9 Octobre 2015 à 20:14
LIGHT MY FIRE
les Doors (1967)
Ne nous cassons pas la tête aujourd'hui, réécoutons un tube incontestable, le LIGHT MY FIRE des Doors, qui a déjà été repris par d'autres une trentaine de fois (le plus récent étant Laurent Voulzy). Morceau magique, évidemment, avec cette intro reconnaissable entre mille, ce incroyable pont musical "planant" (tout à fait dans l'esprit de la chanson), 4 minutes jusqu'à ce moment sublime de la reprise de l'intro (précisément à 5'22"), un des sommets de la pop avec la césure du A DAY THE LIFE des Beatles, quelque chose d'un orgasme...
On ne s'attardera pas, cette fois (au grand soulagement de quelques-uns d'entre vous) sur les paroles qui ne sont que variations sur la proposition de ce garçon à son amie de lui "allumer son feu", une métaphore assez transparente, non exempte de sens cachés. Unique point commun par ailleurs entre LIGHT MY FIRE et AU CLAIR DE LA LUNE ("Ma chandelle est morte / Je n'ai plus de feu").
Rappelons simplement l'étonnant destin de ce titre. Si je ne vous trompe pas sur la marchandise, en vous livrant la version originale de 6'50" (enregistrée en juillet 1966), il faut savoir que la maison de disques des Doors (ne citons pas son nom pour ne pas lui faire de pub) a d'abord édité une version tronquée de 3 minutes. Un honte et un massacre!
Paroles
You know that it would be untrue
You know that I would be a liar
If I was to say to you
Girl, we couldn't get much higherCome on baby light my fire
Come on baby light my fire
Try to set the night on, fireThe time to hesitate is through
No time to wallow in the mire
Try now we can only lose
And our love become a funeral pyreCome on baby light my fire
Come on baby light my fire
Try to set the night on, fire yeahThe time to hesitate is through
No time to wallow in the mire
Try now we can only lose
And our love become a funeral pyreCome on baby light my fire
Come on baby light my fire
Try to set the night on, fire yeahYou know that it would be untrue
You know that I would be a liar
If I was to say to you
Girl, we couldn't get much higherCome on baby light my fire
Come on baby light my fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire"traduction" française
Tu sais que ça serait faux
Tu sais que je serais un menteur
S je te disais
Chérie, on ne pourrait pas planer plus haut
Allez bébé, allume mon feu
Allez bébé, allume mon feu
Essaie de mettre le feu à la nuit
Le temps d'hésitation est passé
Pas le temps de se vautrer dans la fange
Essaie maintenant, nous ne pouvons que perdre
Et notre amour devient un bûcher funéraire
Allez bébé, allume mon feu
Allez bébé, allume mon feu
Essaie de mettre le feu à la nuit, ouais
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Par Gérard Lenne le 6 Octobre 2015 à 02:32
AU PAYS DES MERVEILLES DE JULIET
Yves Simon (1973)
Yves Simon s'est fait connaître en 1973 avec cette chanson originale et innovante, d'une fraîcheur sophistiquée. Un refrain, entêtant, digne d'une comptine enfantine, encadre des couplets riches de références plus ou moins transparentes, dits plutôt que chantés par l'auteur (comment appelle-t-on ça, un récitatif peut-être ?)...
Juliet, c'est bien sûr Juliet Berto. La rime imposait les pâquerettes. Si elle s'était appelée Camille, on aurait cueilli des jonquilles, Clarisse des narcisses, etc. Il valait donc mieux qu'elle s'appelât Juliet.
On ne va pas jouer à imiter "Gala" ou "Voici", mais il semble bien que quelque chose se soit noué entre Juliet Berto et Yves Simon sur le tournage d'ERICA MINOR, film de Bertrand Van Effenterre où ils sont partenaires, et même en couple. Film sorti en 74 mais forcément tourné avant...
D'emblée, la référence emblématique à Lewis Carroll, annoncée par le titre, prend une place prépondérante. Juliet Berto a-t-elle jamais interprété une chanson inspirée d'ALICE, on l'ignore mais ces "quatre ailes rouges sur le dos" ont une tonalité surréalisante proche du révérend rêveur.
L'autre référence majeure est celle de Godard, qui aimait tant Céline qu'il a donné le prénom de Ferdinand au personnage de Belmondo dans PIERROT LE FOU ("J'm'appelle Ferdinand, nom de Dieu"). Yves Simon lui rend la pareille, rappelant que c'est Godard qui nous fit decouvrir Juliet dans LA CHINOISE, en compagnie de Jean-Pierre Léaud et Anne Wiazemsky. Le film date de 67, mais est-ce une erreur d'évoquer à son propos "les vieux écrans de 68" ? Pour un film aussi prémonitoire, c'est plutôt un symbole.
Ce qui est plus curieux, c'est que JB ne mange jamais de frites dans LA CHINOISE ! Où il n'y a pas de café, le film étant presque entièrement tourné dans le huis clos d'un appartement. Par contre, elle a une scène dans un café dans DEUX OU TROIS CHOSES QUE JE SAIS D'ELLE (qui date aussi de 67). L'amusant, ce sont les connexions Godard-Carroll, car il y a un grand miroir, précisément, dans ce café, qui permet à Yves Simon de citer DE L'AUTRE COTE DU MIROIR. J'ajoute qu'il y a dans LA CHINOISE (minute 22 si vous voulez vérifier) la reproduction d'un dessin représentant Alice à la porte de Wonderland. La même année toujours, dans WEEK END (67) un chapitre s'intitule "De l'autre côté de Lewis Carroll". Jean Yanne et Mireille Darc y croisent une jeune fille victorienne qu'on appelle Emily Bronte, mais qui porte le costume d'Alice.
Pour finir, le couplet de "mise en garde" contre le miroir aux alouettes hollywoodien ne semble guère s'appliquer à une Juliet qui ne s'y est guère laissée prendre, à moins qu'elle ait tout simplement écouté le conseil qui lui était donné par la chanson.
Paroles
Vous marchiez Juliet au bord de l'eau,
vos quatre ailes rouges sur le dos
Vous chantiez Alice de Lewis Carroll
Sur une bande magnétique un peu folle
Maman on va cueillir des pâquerettes
Au pays des merveilles de Juliet
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Sur les vieux écrans de soixante-huit,vous étiez Chinoise, mangeuse de frites
Ferdinand Godard vous avait alpaguée
De l'autre côté du miroir d'un café
Maman on va cueillir des pâquerettes
Au pays des merveilles de Juliet
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Dans la tire qui mène à Hollywood,vous savez bien qu'il faut jouer des coudes
Les superstars et les petites filles de Marlène
Vous coinceront Juliet dans la nuit américaine
Maman on va cueillir des pâquerettes
Au pays des merveilles de Juliet
Maman on va cueillir des pâquerettes
Au pays des merveilles de Juliet
La la la la la la la la
La la la la la la la la
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Par Gérard Lenne le 30 Septembre 2015 à 23:55
MARIE-JEANNE
Joe Dassin (1967)
Dès que je prononce le nom de Joe Dassin, je suis la cible de quolibets. Il serait synonyme de chanson commerciale, de soupe - même si c'est de la bonne. Je réplique volontiers qu'il y a d'abord une voix, qui a l'ampleur de celle d'un Presley. Bien sûr, le fils de Jules Dassin, le frère de Julie, est avant tout un interprète. Encore faut-il que cet interprète, devenu vedette, sache choisir et composer son répertoire, et ce fut le cas de notre chanteur.
Pour mieux faire entendre mon point de vue, j'ai choisi MARIE-JEANNE, lancinante mélopée qui doit une partie de sa mélancolie à la répétition des nasales qui obstinément la riment (anne / in / oin / on / onne...). Mais pas seulement ! Car MARIE-JEANNE est l'adaptation très fidèle de ODE TO BILLY JOE, de la météorique chanteuse américaine Bobbie Gentry - à ceci près que dans l'originale, c'est le garçon qui se suicide...
"And now Billie Joe MacAllister's jumped off the Tallahatchie Bridge" devient ainsi "Ce matin Marie-Jeanne Guillaume s'est jetée du pont de la Garonne"...
Et nous assistons à un drame paysan poignant, à l'atmosphère très juste, reconstitué à coups de détails parlants, et en fin de compte considéré par beaucoup comme énigmatique. Qu'ont jeté Marie-Jeanne et son petit ami du pont de la Garonne ? Pourquoi la malheureuse s'est-elle ensuite suicidée ?
J'ai l'impression, au contraire, que tout cela est très clair. On devine sous ces mots l'évidence d'une naissance clandestine, d'un bébé dont le narrateur serait le père et dont le couple se débarrasse, et du poids de la culpabilité qu'elle n'a pas pu supporter. L'idée forte étant justement de n'en rien dire et de tout en suggérer.
Paroles
C'était le quatre juin, le soleil tapait depuis le matin
Je m'occupais de la vigne et mon frère chargeait le foin
Et l'heure du déjeuner venue, on est retourné à la maison
Et notre mère a crié de la cuisine: "Essuyez vos pieds sur l'paillasson"
Puis elle nous dit qu'elle avait des nouvelles de Bourg-les-Essonnes
Ce matin Marie-Jeanne Guillaume s'est jetée du pont de la Garonne
Et mon père dit à ma mère en nous passant le plat de gratin :
"La Marie-Jeanne, elle n'était pas très maligne, passe-moi donc le pain.
Y a bien encore deux hectares à labourer dans le champ de la canne."
Et maman dit: "Tu vois, quand j'y pense, c'est quand même bête pour cette pauvre Marie-Jeanne
On dirait qu'il n'arrive jamais rien de bon à Bourg-les-Essonnes
Et voilà qu'Marie-Jeanne Guillaume va s'jeter du pont de la Garonne"
Et mon frère dit qu'il se souvenait quand lui et moi et le grand Nicolas
On avait mis une grenouille dans le dos de Marie-Jeanne un soir au cinéma
Et il me dit: "Tu te rappelles, tu lui parlais ce dimanche près de l'église
Donne-moi encore un peu de vin, c'est bien injuste la vie
Dire que j'l'ai vue à la scierie hier à Bourg-les-Essonnes
Et qu'aujourd'hui Marie-Jeanne s'est jetée du pont de la Garonne"
Maman m'a dit enfin: "Mon grand, tu n'as pas beaucoup d'appétit
J'ai cuisiné tout ce matin, et tu n'as rien touché, tu n'as rien pris
Dis-moi, la sœur de ce jeune curé est passée en auto
Elle m'a dit qu'elle viendrait dimanche à dîner... oh! et à propos
Elle dit qu'elle a vu un garçon qui t'ressemblait à Bourg-les-Essonnes
Et lui et Marie-Jeanne jetaient quelque chose du pont de la Garonne"
Toute une année est passée, on ne parle plus du tout de Marie-Jeanne
Mon frère qui s'est marié a pris un magasin avec sa femme
La grippe est venue par chez nous et mon père en est mort en janvier
Depuis maman n'a plus envie de faire grand-chose, elle est toujours fatiguée
Et moi, de temps en temps j'vais ramasser quelques fleurs du côté des Essonnes
Et je les jette dans les eaux boueuses du haut du pont de la Garonne
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Par Gérard Lenne le 28 Septembre 2015 à 19:17
A MOURIR POUR MOURIR
Barbara (1964)
Peu de chansons ont pour thème le suicide. On pense à Gainsbourg, bien sûr, avec QUAND MON 6.35 ME FAIT LES YEUX DOUX, mais cette courte chanson sur un moment de "vertige" a plutôt des allures de pochade.
J'entendais récemment Michel Sardou déclarer que JE VOLE (chanson remise à la mode par Louane avec LA FAMILLE BELIER) était consacrée au suicide et que personne ne l'avait comprise. C'est bien normal, car on a beau passer les paroles en revue, il n'y es question que d'un (ou une) ado qui a prémédité de quitter le toit familial pour aller loin géographiquement ("après l'Atlantique") et qui fait bien attention de ne pas faire de bruit en traversant "l'appartement endormi" avec sa petite valise - on pense bien davantage au SHE'S LEAVING HOME des Beatles... D'autant que la mère - qui a tout compris, nous dit-il - ne fait rien pour dissuader son enfant. Ce serait autre chose s'il s'agissait de mourir.
Revenons à Barbara et à son suicide prématuré. Il s'agit clairement de mourir jeune, quand on est encore belle (pour la recette poétique, voir Edgar Poe et sa GENESE D'UN POEME). Ce premier titre de la face A du 33t. BARBARA CHANTE BARBARA - qui faisait logiquement suite à BARBARA CHANTE BRASSENS et BARBARA CHANTE BREL... - avait quelque chose de provocateur, et il fut bien compris comme tel en ce temps-là (1964, encore une fois pour moi l'année du bac, au risque de me répéter).
Davantage que sur "la beauté d'une rose" et "les jardins alanguis", notre attention adolescente se porta sur les couplets sacrilèges qui commencent par "Aux jardins du bon Dieu...". Car dans cette France gaulliste où le militarisme se nourrissait du culte des anciens combattants, il était si réconfortant d'entendre qu'il "est d'autres combats que le feu des mitrailles", et "qu'on ne se couche pas qu'à vos champs de bataille" . Et ce léger ricanement de Barbara sur le mot France de "tombés pour la France" ne pouvait que nous enchanter !
Aucun doute, c'est autre chose que du Sardou.
PS- Désolé pour les scratches, c'est du vinyle !
Paroles
A mourir pour mourir
Je choisis l'âge tendre
Et partir pour partir
Je ne veux pas attendre
Je ne veux pas attendre
J'aime mieux m'en aller
Du temps que je suis belle
Qu'on ne me voie jamais
Faner sous ma dentelle
Faner sous ma dentelle
Et ne venez pas me dire
Qu'il est trop tôt pour mourir
Avec vos aubes plus claires
Vous pouvez vous faire lanlaire
J'ai vu l'or et la pluie
Sur des forêts d'automne
Les jardins alanguis
La vague qui se cogne
La vague qui se cogne
Et je sais, sur mon cou
La main nue qui se pose
Et j'ai su, à genoux
La beauté d'une rose
La beauté d'une rose
Et tant mieux s'il y en a
Qui, les yeux pleins de lumière
Ont préféré les combats
Pour aller se faire lanlaire
Aux jardins du bon Dieu
Ça n'a plus d'importance
Qu'on s'y couche amoureux
Ou tombé pour la France
Ou tombé pour la France
Il est d'autres combats
Que le feu des mitrailles
On ne se blesse pas
Qu'à vos champs de bataille
Qu'à vos champs de bataille
Et ne comptez pas sur moi
S'il faut soulager mes frères
Et, pour mes frères, ça ira
J'ai fait ce que j'ai su faire
Si c'est peu, si c'est rien
Qu'ils décident eux-mêmes
Je n'espère plus rien
Mais je m'en vais sereine
Mais je m'en vais sereine
Sur un long voilier noir
La mort pour équipage
Demain, c'est l'au revoir
Je quitte vos rivages
Je quitte vos rivages
Car mourir pour mourir
Je ne veux pas attendre
Et partir pour partir
J'ai choisi l'âge tendre
2 commentaires -
Par Gérard Lenne le 25 Septembre 2015 à 22:47
VIRGINIA PLAIN
Roxy Music (1972)
Attention, ce soir il va falloir s'accrocher ! Nous allons évoquer un groupe-phare des années 70, Roxy Music, en citant son premier tube, celui qui l'a imposé grâce à un 45t. mythique enregistré l'été 1972, et dont l'évidence apparente cache bien des mystères : VIRGINIA PLAIN.
C'est typiquement le morceau qu'il est nécessaire d'écouter très fort. Tout est d'ailleurs fait pour ça puisque l'intro est d'un niveau volontairement très faible, qui oblige quasiment à monter le son pour bien l'entendre, ce qui provoque ensuite un déluge sonore tout à fait pertinent, qui n'a rien à envier au fameux "mur de son" de Phil Spector. Du rock'n roll, oui, mais avec une originalité qui l'éloigne définitivement des pionniers des années 50, et qui inaugure magistralement une ère post-Beatles et autres : avec VIRGINIA PLAIN, les années 70 ont commencé.
Car les synthétiseurs de Brian Eno sont là pour donner une étrangeté lancinante à ce rythme très efficace, conçu et martelé par Bryan Ferry, leader du groupe qui comprenait aussi à cette époque Andy MacKay, Paul Thompson et Phil Manzanera... C'est beau, c'est très beau, tout en étant très simple.
Ce qui l'est moins c'est le texte, qui réclamerait l'intercession d'un angliciste compétent (les volontaires seront bienvenus). Personnellement, j'étais parti sur l'idée qu'on nous parlait d'une plaine de Virginie. Or c'est plutôt une demoiselle prénommée Virginia et nommée Plain, comme l'indique le dernier vers. Oui, mais pourquoi cette allusion à Robert E.Lee, légendaire général sudiste de la guerre de Sécession, héros... de la Virginie!?
S'il est d'abord question d'un accord (pour quel but ? mystère), puis d'un voyage où il s'agit de foncer par tous les moyens, quelle est cette "merveille de six jours" ? Qui est cette Baby Jane qui nous emmène en Amérique latine ? Pour qui sont ces flamants (roses ?) ? N'est-ce qu'une suite d'images surréalisantes ?
On aimerait être aidé par un de ces sites spécialisés dans les traductions, mais je ne mentionne ici (sous le texte original) que pour mémoire une "tentative" particulièrement primaire, effectuée manifestement par un logiciel de traduction automatique, afin qu'on en apprécie tout le sel.
Qu'importe ! On aurait compris l'essentiel, qui est que Virginia Plain est l'adolescente rebelle de la semaine (c'est toujours ça) et qu'il fait bon avec elle, au casino de La Havane, danser le cha-cha jusqu'à l'aube...
Paroles
Make me a deal and make it straight
All signed and sealed, I'll take it
To Robert E. Lee I'll show it
I hope and pray he don't blow it 'cause
We've been around a long time just try try try tryin' to
Make the big time
Take me on a roller coaster
Take me for an airplane ride
Take me for a six days wonder but don't you
Don't you throw my pride aside besides
What's real and make believe
Baby Jane's in Acapulco We are flyin' down to Rio
Throw me a line I'm sinking fast
Clutching at straws can't make it
Havana sound we're trying hard edge the hipster jiving
Last picture shows down the drive-in
You're so sheer you're so chic
Teenage rebel of the week
Flavours of the mountain steamline
Midnight blue casino floors
Dance the cha-cha through till sunrise
Open up exclusive doors oh wow!
Just like flamingos look the same
So me and you, just we two got to search for something new
Far beyond the pale horizon
Some place near the desert strand
Where my Studebaker takes me
That's where I'll make my stand but wait
Can't you see that Holzer mane?
What's her name Virginia Plain"Traduction" des paroles :
Faites-moi une affaire et rendre droit
Tous signé et scellé, je vais le prendre
Je vais montrer à Lee il
J'espère et je prie qu'il ne souffle pas, parce que
Nous avons été autour d'un certain temps
Juste essayer essayer essayer Tryin ' pour faire de la grande époque
Emmenez-moi sur un roller coaster
Prenez-moi pour un trajet en avion
Me prendre pour une merveille de six jours
Mais pas vous, ne pas vous jeter ma fierté de côté, d'ailleurs
Ce qui est réel et faire croire
Baby Jane à Acapulco
Nous sommes Flyin ' jusqu'à Rio
Me jeter une ligne, je suis naufrage rapide
Embrayage à pailles, ne pouvez vous rendre
Bruit de la Havane ont essayé
Un dur edge le hipster jiving
Dernière photo montre vers le bas le drive-in
Vous êtes tellement pure, tu es tellement chic
Adolescente rebelle de la semaine
Saveurs de la streamline de montagne
Planchers de casino bleu nuit
Danser le cha-cha par til sunrise
Ouvre portes exclusifs, oh wow
Tout comme les flamants roses se ressemblent
Alors moi et vous, juste nous deux
Dois chercher quelque chose de nouveau
Bien au-delà de l'horizon pâle
Quelque part près de la rive du désert
Où mon Studebaker me prend
Voilà où je vais faire mon stand, mais attendez
Ne vois-tu pas cette crinière Holzer ?
Quel est son nom ? Virginia Plain
3 commentaires -
Par Gérard Lenne le 22 Septembre 2015 à 20:26
LE VINGT-DEUX SEPTEMBRE
Georges Brassens
Deuxième occurrence de Brassens dans ce blog consacré à la chanson, qui dirait que c'est excessif ? D'autant que cette fois il n'est pas seulement interprète, mais auteur-compositeur à part entière...
Une date comme aujourd'hui, vous concevez que je n'aurais pu faire autrement. Cette chanson parut dans l'album LES COPAINS D'ABORD, en 1964, dont la chanson-titre accompagne le générique des COPAINS d'Yves Robert. Pour moi c'était l'année du bac, puis de l'entrée en fac, coïncidant avec la sortie du film.
Naïvement, j'ai longtemps cru que la date avait été choisie au hasard, l'ingrate étant partie par pur caprice. Etonnement, donc, quand je m'aperçus que le 22 septembre est tout simplement la date de l'automne - ce que le texte suggère pourtant à plusieurs reprises, à grands coups d'"équinoxe funeste" et de feuilles mortes. Autre décalage, à ce propos : j'étais persuadé que le "brave Prévert" était convoqué ici en raison de ses célébrisssimes FEUILLES MORTES (chanson créée par Yves Montand que Gainsbourg avait déjà citée dans LA CHANSON DE PREVERT), or il y a beau chercher, celle-ci ne contient aucune allusion à des escargots ! Après recherche, je peux donc affirmer qu'il s'agit d'un (autre) poème de Prévert : CHANSON DES ESCARGOTS QUI VONT A L'ENTERREMENT.
On na va pas énumérer ici toutes les trouvailles dont Brassens est coutumier, à partir de ce "Au diable vous partîtes" aussi savoureux que le "Ainsi que des bossus tous deux nous rigolâmes" de LA FESSEE, jusqu'à ces détournements/retournements d'adverbes : si "une hirondelle ne fait pas le printemps", le départ de la sienne "ne fera plus l'automne".
Insistons seulement sur cette conclusion surprenante dont le thème suggère une véritable nostalgie de la nostalgie, la fin d'une mélancolie étant elle-même plus que jamais mélancolique...
Paroles
Un vingt-deux septembre au diable vous partîtes,
Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Plus une seule larme à me mettre aux paupières:
Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
On ne reverra plus au temps des feuilles mortes,
Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles:
Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes,
Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
Et me rompais les os en souvenir de vous...
Le complexe d'Icare à présent m'abandonne,
L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne :
Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Pieusement noué d'un bout de vos dentelles,
J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous...
Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
Les regrets éternels à présent me dépassent:
Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Désormais, le petit bout de coeur qui me reste
Ne traversera plus l'équinoxe funeste
En battant la breloque en souvenir de vous...
Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes:
Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Et c'est triste de n'être plus triste sans vous
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