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Par Gérard Lenne le 7 Octobre 2016 à 23:35
QUOI
Jane Birkin (1985)
Pour ce N°100, il fallait quelque chose de parfait, c'est-à-dire en outre qui se passerait bien de commentaire. Je serai donc bref, inutile d'épiloguer sur la voix de Jane Birkin, alors au sommet de sa pureté (elle avait cessé de fumer quelque temps auparavant), sur son potentiel inégalé d'émotion.
Je venais de passer un an avec elle pour préparer le livre sur elle qui sortit le même année que ce sublime 45 tours. La chanson a une histoire. Jane était allée en Italie, tourner pour la RAI une émission de variétés, pour laquelle on lui demanda d'interpréter cette chanson italienne dont elle s'éprit immédiatement, à juste titre. Elle la ramena dans ses bagages avec la ferme intention d'en chanter une version française. Ne manquait que des paroles dans notre langue.
Pour cela, il lui suffisait d'aller voir Serge (Gainsbourg), dont elle était séparée depuis cinq ans - le temps de l'apaisement. Et voilà que notre auteur, à la hauteur de sa réputation, lui cisèle un texte bouleversant, où il est permis de déceler tous les sous-entendus personnels possibles, mais à travers une universalité tout aussi incontestable. Difficile, impossible, de ne pas avoir la gorge serrée en l'écoutant, aujourd'hui encore. Le "flux lacrymal", comme eût fit Brassens, ne fit pas seulement la quinzaine...
Paroles
Quoi
D'notre amour fou n'resterait que des cendres
Moi
J'aim'rais qu´la terre s'arrête pour descendre
toi
Tu m'dis qu tu n'vaux pas la corde pour te pendre
C't à laisser ou à prendre
Joie
Et douleur c'est ce que l´amour engendre
Sois
au-mois conscient que mon cœur peut se fendre
Soit
dit en passant j'ai beaucoup à apprendre
Si j'ai bien su te comprendre
Amour cruel
Comme un duel
Dos à dos et sans merci
Tu as le choix des armes
Ou celui des larmes
Penses-y
Penses-y
Et conçois que c´est à la mort à la vie
Quoi
D'notre amour fou n'resterait que des cendres
Moi
J'aimerais qu´la terre s'arrête pour descendre
Toi
Tu préfères mourir que de te rendre
Va donc savoir va comprendre
Amour cruel
Comme un duel
Dos à dos et sans merci
Tu as le choix des armes
Ou celui des larmes
Penses-y
Penses-y
Et conçois que c´est à la mort à la vie
Toi
Tu préfères mourir que de te rendre
Va donc savoir va comprendre
Va savoir va comprendre
Quoi
D'notre amour feu n'resterait que des cendres
Moi
J'aim'rais qu´la terre s'arrête pour descendre
toi
Tu m'dis qu tu n'vaux pas la corde pour te pendre
C't à laisser ou à prendre
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Par Gérard Lenne le 30 Septembre 2016 à 00:32
ELLE EST PARTIE AVEC ROBERT
Richard Gotainer (1982)
S'il fallait résumer d'un mot le talent de Gotainer, ce serait probablement "loufoque".
LE SAMPA, LE YOUKI, CHIPIE, PRIMITIF... Autant de titres joyeusement absurdes, autant de refrains à reprendre en choeur, en colonie de vacances. Parfois, on frôle le mystérieux, et c'est pourquoi j'ai choisi ce ELLE EST PARTIE AVEC ROBERT, dont j'ai gardé le 45 tours, et qui est un petit chef-d'oeuvre dans le registre de la mélancolie insolite.
Des images justes ("dans le coeur une enclume"), des aperçus poétiques ("le moindre soupir fume" pour décrire sans doute l'haleine qui se concrétise dans le froid), des trouvailles ("la nuit tape aux carreaux") et bien sûr ce "J'ai pas compris" récurrent qui traduit si bien, mine de rien, l'état d'esprit de l'éconduit qu'on vient de quitter. Avec un degré de plus, ce "moins je ne comprends pas" où deux négations, exceptionnellement, ne s'annulent pas.
"Et qui c'est ce Robert ?", c'est bien la question que nous nous posons tous au terme de la chanson, à l'instar du narrateur. On sait seulement qu'il porte un imper, ce qui est bien le moins étant donné les intempéries signalées auparavant. Mais on est bien avancés ! Comme ce pauvre Gotainer...
Paroles
Le manteau sur le dos, dans le coeur une enclume
Aux côtés de ma brume, je me relis ton mot
II fait froid tout autour, le moindre soupir fume
C'est presque midi pile, la nuit tape aux carreaux.
Le moindre soupir fume, et je relis ton mot.
Elle est partie, le mot le dit
Elle est partie, j'ai pas compris, j'ai pas compris
Elle est partie, avec Robert.
Et je relis ton mot, et je ne comprend pas
Pourquoi il fait pas beau et pourquoi c'est l'hiver
Pourquoi tu n'es pas là, et pourquoi j'ai si froid
Partir ça veut rien dire, et qui c'est ce Robert.
Plus je relis ton mot, moins je ne comprends pas.
Elle est partie, par temps de pluie
Elle est partie, elle est partie j'ai pas compris
Elle est partie, le mot le dit
Elle est partie, j'ai pas compris
Elle est partie, elle est partie, par temps de pluie.
Avec Robert
L'homme à l'imper.
Dehors tout est tout blanc, sous un ciel en bitume
II est plus de minuit, au-dessous du zéro
Le manteau sur le dos, dans le coeur une enclume
Aux côtés de ma brume, je me relis ton mot.
Dans le coeur une enclume, sur l'épaule un corbeau.
J'ai pas compris.
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Par Gérard Lenne le 26 Septembre 2016 à 22:54
C'ETAIT ELLE QUE J'ATTENDAIS
Pierre Perret (1983)
Le croiriez-vous ? Bientôt cent chanson(g)s et pas une encore de Pierre Perret. Or, je vais peut-être vous étonner, mais pour moi cette orfèvre de la langue et de son argot et avant tout un très grand mélodiste. Je m'étonnerai toujours que des titres comme celui-ci (qui côtoie dans un album formidable JE SUIS LE VENT, LA TELE EN PANNE et C'EST PAS LA VIE QU'J'AVAIS REVEE) ne soit pas restée comme une sorte de chef-d'oeuvre dans les annales de la chanson française.
La part du classicisme, qu'il partage avec Brassens est quelques autres, est ici que "Pierrot" raconte une histoire. En peu de mots bien choisis, il se met dans la peau de ce journaliste rencontrant à New York, au hasard d'un reportage, une paumée dont il sait décrire en un vers la splendeur physique : "C'était une belle Ferrari pas pour ma poire". Il s'obstine cependant et la folle équipée commence qui les mène en bus (en Greyhound, j'imagine) jusqu'à la côte Ouest. Qu'elle devienne alors vedette de cinéma à Hollywood est dans l'ordre des choses du mélo, ainsi que la unhappy end qui boucle logiquement leur histoire... Etonnante odyssée pour un Pierre Perret qu'on a longtemps et paresseusement qualifié de franchouillard, sur une mélodie entraînante, enrichie d'une orchestration "punchy", comme on dit, pour rester dans le ton.
Paroles
Je venais de débarquer aux États-Unis
Pour faire un papier sur les milieux pourris
Des junkies, de la défonce
A Chelsea et dans le Bronx
Du sexe au crime c'était la déprime
Je l'ai vue dans un p'tit snack aux lumières glauques
Grignotant un hamburger devant son coke
Elle avait une telle grâce
Dans cet univers de crasse
Elle m'a filé comme une envie de chialer
REFRAIN:
Depuis la nuit des temps que Cupidon boudait
Je savais que c'était elle que j'attendais
C'était une belle Ferrari pas pour ma poire
Comme t'en vois seulement quand t'allumes un pétard
Je lui ai dit: I love you
Mais elle en avait vraiment
Rien à cirer et elle s'est marrée
Je l'ai suivie comme un clébard à Central Park
Elle m'a dit des mecs comme toi j'en ai ma claque
Moi ce que je veux c'est de l'osier
Un type qui en a dans le gésier
Et pour l'amour on verra toujours
REFRAIN
Elle me dit qu'elle en a marre de tortiller du prose
Et de michetonner pour se payer sa dose
Et qu'elle cherche un camion
Pour partir à Los Angeles
Sans rien en poche y faire du cinoche
Je l'ai emmenée dans la quarante-deuxième rue
A la gare routière la plus grande de New-York
Tout au long de la balade
On s'embrasse comme des malades
Elle me lâche plus le coude jusqu'à Hollywood
REFRAIN
Elle s'est fait jeter par cinquante imprésarios
Avant de faire un bout d'essai dans un studio
Quand à moi pauvre ringard
On m'a viré de mon canard
Et c'est pourquoi j'écris des scénars
A présent qu'elle est devenue une sacrée star
Elle a eu l'oscar en tournant notre histoire
On s'adore on s'engueule on a du fric à la pelle
Mais je suis plus moi et elle c'est plus elle
Elle a tout le temps l'oeil braqué sur le box-office
Et sur les starlettes qui attendent qu'elle vieillisse
Et notre vie on la vit dans cette putain d'atmosphère
A coups d'oscars à coups de somnifères
REFRAIN
2 commentaires -
Par Gérard Lenne le 26 Septembre 2016 à 18:05
Plusieurs d'entre vous m'ont signalé qu'ils n'entendent pas sur le blog chacune des chansongs que j'y publie. C'est évidemment tout à fait anormal.
Je résume : à chaque nouvel article (Chansong N° tant...) commence par le titre, le nom de l'interprète et la date, puis vous avez, juste au-dessus de la photo, une barre bleue avec un curseur, et à gauche le petit triangle universel pour "play" qu'il suffit de cliquer pour entendre la chanson. Si ça ne se passe pas comme ça chez vous, il y a un dysfonctionnement. Dans ce cas, informez-moi au plus tôt. Trois cas m'ont déjà été signalés, j'espère vivement qu'il n'y en a pas davantage...
4 commentaires -
Par Gérard Lenne le 21 Septembre 2016 à 23:24
WORKING CLASS HERO
Marianne Faithfull (1979)
Si la très belle Marianne fut d'abord, historiquement, l'égérie de Mick Jagger, on ne peut négliger sa très riche deuxième carrière, dont un des titres-fétiches a été cette interprétation du tube "prise de conscience" de John Lennon, qui réussit ce tour de force d'être à la hauteur de l'originale.
Lennon avait quitté les Beatles, et on ne reviendra pas ici sur les mille et une raisons de cette rupture. Issu comme ses camarades du prolétariat de Liverpool, il assume ses racines populaires, une fois retombées les délires de la Beatlemania, avec cette analyse saisissante et extralucide de la condition de "héros de la classe ouvrière" et des multiples avanies que celui-ci doit subir pour atteindre cette "place au sommet" (room at the top, expression qui sert de titre original d'ailleurs à ce film de Jack Clayton avec Laurence Harvey et Simone Signoret, 1959).
La Marianne Faithfull que j'ai vue à l'Olympia à cette époque n'était plus la chanteuse frêle et diaphane de la photo ci-dessus mais une femme ravagée, émergeant de son addiction aux drogues dures. Ce qui rend sans doute sa version d'autant plus bouleversante.
Paroles
As soon as you're born they make you feel small
By giving you no time instead of it all
Till the pain is so big you feel nothing at all
A working class hero is something to be
A working class hero is something to beThey hurt you at home and they hit you at school
They hate you if you're clever and they despise a fool
Till you're so fucking crazy you can't follow their rules
A working class hero is something to be
A working class hero is something to beWhen they've tortured and scared you for twenty-odd years
Then they expect you to pick a career
When you can't really function you're so full of fear
A working class hero is something to be
A working class hero is something to beKeep you doped with religion and sex and TV
And you think you're so clever and classless and free
But you're still fucking peasants as far as I can see
A working class hero is something to be
A working class hero is something to beThere's room at the top they're telling you still
But first you must learn how to smile as you kill
If you want to be like the folks on the hillA working class hero is something to be
A working class hero is something to be
If you want to be a hero well just follow me
If you want to be a hero well just follow meTraduction
As soon as you're born they make you feel small
Dès que tu es né ils te rabaissent
By giving you no time instead of it all
En ne t'accordant pas le moindre temps
Till the pain is so big you feel nothing at all
Jusqu'à ce que la douleur soit si grande que tu ne sentes plus rien du tout
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrièreThey hurt you at home and they hit you at school
Ils te font souffrir chez toi et te battent à l'école
They hate you il you're clever and they despise a fool
Ils te détestent intelligent et te méprisent idiot
Till you're so fuckin' crazy you can't follow their rules
Jusqu'à ce que tu sois si cinglé que tu ne ne puisse plus suivre les règles
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrièreWhen they've tortured and scared you for 20 odd years
Quand ils t'ont torturé et effrayé pendant 20 bonnes années
Then they expect you to pick a career
Ils s'attendent à ce que tu embrasses une carrière
When you can't really function you're so full of fear
Quand tu ne peux pas tu es empli d'une grande crainte
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrièreKeep you doped with religion and sex and TV
Ils te gardent drogué avec le religion, le sexe et la télévision
And you think you're so clever and classless and free
Et tu te crois alors si intelligent, sans classe et libre
But you're still fuckin' peasants as I can see
Mais tu es toujours un foutu paysan à ce que je vois
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrièreThere's room at the top they are telling you still
Ils ne cessent de te dire qu'il y a de la place en haut
But first you must learn how to smile as you kill
Mais tu dois d'abord apprendre à sourire en tuant
If you want to be like the folks on the hill
Si tu veux ressembler aux gens sur la colline
A working class hero is something to be
C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrièreYes, a working class hero is something to be
Oui, c'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
If you want to be a hero well just follow me
Si tu veux être un héros tu n'a qu'à me suivre
If you want to be a hero well just follow me
Si tu veux être un héros tu n'a qu'à me suivre
1 commentaire -
Par Gérard Lenne le 17 Septembre 2016 à 23:56
LA NUIT D'OCTOBRE
Serge Gainsbourg (1959)
On a parfois oublié que le premier Gainsbourg avait souvent adapté, à l'instar de Brassens ou de Ferré, des morceaux de poésie classique. Outre LE ROCK DE NERVAL et un sonnet de BAUDELAIRE, il y eut la reconstruction iconoclaste de RONSARD 58, puis cette interprétation de la strophe centrale de LA NUIT D'OCTOBRE de Musset, mot à mot. Nul besoin de réécrire en quoi que ce soit ce texte virulent et sans concessions, évidemment écrit à l'intention de George Sand.
De quoi, bien sûr, accréditer la réputation de misogynie d'un Gainsbourg qui n'a jamais hésité à la revendiquer, autant que d'en déceler l'origine dans une blessure non cicatrisée. L'orchestration jazzy, d'une violence rare avec ses cuivres hurleurs, répond à une violence féminine implacable, cause de la perte d'une innocence que Musset résume en des termes où le jeune Gainsbourg se reconnaît à l'identique.
L'homme qui a écrit "Et si je doute des larmes / C'est que je t'ai vue pleurer", et celui qui l'a chanté, ont trop souffert pour être suspectés de tout sentiment trivial.
Paroles
Honte à toi qui la première
M'as appris la trahison,
Et d'horreur et de colère
M'as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l'oeil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l'ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C'est ta voix, c'est ton sourire,
C'est ton regard corrupteur,
Qui m'ont appris à maudire
Jusqu'au semblant du bonheur ;
C'est ta jeunesse et tes charmes
Qui m'ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C'est que je t'ai vu pleurer.
Honte à toi, j'étais encore
Aussi simple qu'un enfant ;
Comme une fleur à l'aurore,
Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
Certes, ce coeur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l'innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d'une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j'y laisserai, j'espère,
Ton souvenir abhorré !
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Par Gérard Lenne le 11 Septembre 2016 à 13:14
MARGOT LA VENTOUSE
Paul Meurisse (1943)
Il serait amusant, et sans doute surprenant, de faire entendre MARGOT LA VENTOUSE en demandant à l'auditeur de deviner qui chante. On oublie que la première carrière du Dunkerquois fut celle de chanteur dans diverses cabarets et music-halls (d'où sa rencontre avec Piaf en 1939). Il a la trentaine quand il enregistre MARGOT LA VENTOUSE en 1943 : encore un pastiche de la chanson réaliste qui fut si florissante jusqu'aux années 40.
Le résultat, fort drôle, doit beaucoup à la décontraction ironique de son interprétation. Mais il faut aussi décerner un bon point à l'auteur des paroles, qui n'est autre que l'excellent comédien Gabriello. Quant au compositeur, que je ne connaissais pas, il s'appelle Gaston Gabaroche, il a travaillé pour Georgius, Dranem, Mayol... Et il fut aussi acteur de cinéma ! C'est lui, Oscar, le vieux pianiste de FRENCH CANCAN de Jean Renoir. Tout compte fait, donc, je le connaissais !
Paroles
Étant une jeune fillette
Elle perdit sa fleur virginale
Quand elle devint la poulette
D'un poseur de chauffage central.
Plus tard elle eut l'âme joyeuse
Car elle entra à Saint-Louis
En qualité de ventouseuse
Elle se crut au paradis.
C'était son rêve sur la terre
D'être une blanche infirmièreOn l'appelait Margot la ventouse
Elle avait des yeux de velours.
Elle était p'tite, un peu tartouze
Mais elle chantait la nuit le jour.
Elle devint un soir l'épouse
De Julot l'empereur du faubourg
Et ting...
On l'appelait Margot la ventouse.Julot était un pâle apache
On lisait tatoué sur son front :
"Vive Ravachol et mort aux vaches"
Sur sa fesse gauche : "C't'une opinion"
Il n'aimait que l'pognon des autres
Il portait un chapeau melon
Son œil gauche disait merde à l'autre
C'était un drôle de miroton.
Un soir il dit à Marguerite :
"Sur le trottoir travaille de suite"On l'appelait Margot la ventouse
Elle avait des yeux de velours
Elle était p'tite un peu tartouze
Mais elle chantait la nuit le jour
Ses deux yeux comme deux ventouses
Attiraient l'client du faubourg
Et ting...On l'appelait Margot la ventouse
Dès lors finit la vie tranquille
Adieu ventouses alcool camphré
Le soir dans les rues de la grand'ville
Elle descend pour s'expliquer
Elle a pris froid c'est une bronchite
A Saint-Louis elle est transportée
On lui pose des ventouses ; la petite
Voir revenir tout son passé.
D'une voix mourante elle fredonne
Cette chanson Dieu lui pardonneOn m'appelait Margot la ventouse
J'avais deux grands yeux de velours
J'était petite un peu tartouze
Mais je chantais la nuit le jour
J'maudis l'jour où je devins l'épouse
De Julot l'empereur du faubourg
Et ting...On m'appelait Margot la ventouse.
2 commentaires
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