• QUOI

    Jane Birkin  (1985)

    Chansong 100

    Pour ce N°100, il fallait quelque chose de parfait, c'est-à-dire en outre qui se passerait bien de commentaire. Je serai donc bref, inutile d'épiloguer sur la voix de Jane Birkin, alors au sommet de sa pureté (elle avait cessé de fumer quelque temps auparavant), sur son potentiel inégalé d'émotion.

    Je venais de passer un an avec elle pour préparer le livre sur elle qui sortit le même année que ce sublime 45 tours. La chanson a une histoire. Jane était allée en Italie, tourner pour la RAI une émission de variétés, pour laquelle on lui demanda d'interpréter cette chanson italienne dont elle s'éprit immédiatement, à juste titre. Elle la ramena dans ses bagages avec la ferme intention d'en chanter une version française. Ne manquait que des paroles dans notre langue.

    Pour cela, il lui suffisait d'aller voir Serge (Gainsbourg), dont elle était séparée depuis cinq ans - le temps de l'apaisement. Et voilà que notre auteur, à la hauteur de sa réputation, lui cisèle un texte bouleversant, où il est permis de déceler tous les sous-entendus personnels possibles, mais à travers une universalité tout aussi incontestable. Difficile, impossible, de ne pas avoir la gorge serrée en l'écoutant, aujourd'hui encore. Le "flux lacrymal", comme eût fit Brassens, ne fit pas seulement la quinzaine... 

     

    Paroles

    Quoi 

    D'notre amour fou n'resterait que des cendres 
    Moi
    J'aim'rais qu´la terre s'arrête pour descendre 
    toi 
    Tu m'dis qu tu n'vaux pas la corde pour te pendre 
    C't à laisser ou à prendre 
    Joie 
    Et douleur c'est ce que l´amour engendre 
    Sois 
    au-mois conscient que mon cœur peut se fendre 
    Soit 
    dit en passant j'ai beaucoup à apprendre 
    Si j'ai bien su te comprendre 

    Amour cruel
    Comme un duel 
    Dos à dos et sans merci 
    Tu as le choix des armes 
    Ou celui des larmes 

     


    Penses-y 
    Penses-y 
    Et conçois que c´est à la mort à la vie 

    Quoi 
    D'notre amour fou n'resterait que des cendres 
    Moi 
    J'aimerais qu´la terre s'arrête pour descendre 
    Toi 
    Tu préfères mourir que de te rendre 
    Va donc savoir va comprendre 

    Amour cruel 
    Comme un duel 
    Dos à dos et sans merci 
    Tu as le choix des armes 
    Ou celui des larmes 
    Penses-y 
    Penses-y 
    Et conçois que c´est à la mort à la vie 

    Toi 
    Tu préfères mourir que de te rendre 
    Va donc savoir va comprendre 
    Va savoir va comprendre 

    Quoi 
    D'notre amour feu n'resterait que des cendres 
    Moi 
    J'aim'rais qu´la terre s'arrête pour descendre 
    toi 
    Tu m'dis qu tu n'vaux pas la corde pour te pendre 
    C't à laisser ou à prendre  

     


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  • ELLE EST PARTIE AVEC ROBERT

    Richard Gotainer  (1982)

    Chansong 99

    S'il fallait résumer d'un mot le talent de Gotainer, ce serait probablement "loufoque".

    LE SAMPA, LE YOUKI, CHIPIE, PRIMITIF... Autant de titres joyeusement absurdes, autant de refrains à reprendre en choeur, en colonie de vacances. Parfois, on frôle le mystérieux, et c'est pourquoi j'ai choisi ce ELLE EST PARTIE AVEC ROBERT, dont j'ai gardé le 45 tours, et qui est un petit chef-d'oeuvre dans le registre de la mélancolie insolite.

    Des images justes ("dans le coeur une enclume"), des aperçus poétiques ("le moindre soupir fume" pour décrire sans doute l'haleine qui se concrétise dans le froid), des trouvailles ("la nuit tape aux carreaux") et bien sûr ce "J'ai pas compris" récurrent qui traduit si bien, mine de rien, l'état d'esprit de l'éconduit qu'on vient de quitter. Avec un degré de plus, ce "moins je ne comprends pas" où deux négations, exceptionnellement, ne s'annulent pas.

    "Et qui c'est ce Robert ?", c'est bien la question que nous nous posons tous au terme de la chanson, à l'instar du narrateur. On sait seulement qu'il porte un imper, ce qui est bien le moins étant donné les intempéries signalées auparavant. Mais on est bien avancés ! Comme ce pauvre Gotainer...

     

    Paroles

    Le manteau sur le dos, dans le coeur une enclume
    Aux côtés de ma brume, je me relis ton mot
    II fait froid tout autour, le moindre soupir fume
    C'est presque midi pile, la nuit tape aux carreaux.

    Le moindre soupir fume, et je relis ton mot.

    Elle est partie, le mot le dit
    Elle est partie, j'ai pas compris, j'ai pas compris
    Elle est partie, avec Robert.

    Et je relis ton mot, et je ne comprend pas
    Pourquoi il fait pas beau et pourquoi c'est l'hiver
    Pourquoi tu n'es pas là, et pourquoi j'ai si froid
    Partir ça veut rien dire, et qui c'est ce Robert.

    Plus je relis ton mot, moins je ne comprends pas.

    Elle est partie, par temps de pluie
    Elle est partie, elle est partie j'ai pas compris
    Elle est partie, le mot le dit
    Elle est partie, j'ai pas compris
    Elle est partie, elle est partie, par temps de pluie.

    Avec Robert
    L'homme à l'imper.

    Dehors tout est tout blanc, sous un ciel en bitume
    II est plus de minuit, au-dessous du zéro
    Le manteau sur le dos, dans le coeur une enclume
    Aux côtés de ma brume, je me relis ton mot.

    Dans le coeur une enclume, sur l'épaule un corbeau.

    J'ai pas compris.

     


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  • C'ETAIT ELLE QUE J'ATTENDAIS

    Pierre Perret    (1983)

    Chansong 98

    Le croiriez-vous ?  Bientôt cent chanson(g)s et pas une encore de Pierre Perret. Or, je vais peut-être vous étonner, mais pour moi cette orfèvre de la langue et de son argot et avant tout un très grand mélodiste. Je m'étonnerai toujours que des titres comme celui-ci (qui côtoie dans un album formidable JE SUIS LE VENT, LA TELE EN PANNE et C'EST PAS LA VIE QU'J'AVAIS REVEE) ne soit pas restée comme une sorte de chef-d'oeuvre dans les annales de la chanson française.

    La part du classicisme, qu'il partage avec Brassens est quelques autres, est ici que "Pierrot" raconte une histoire. En peu de mots bien choisis, il se met dans la peau de ce journaliste rencontrant à New York, au hasard d'un reportage, une paumée dont il sait décrire en un vers la splendeur physique : "C'était une belle Ferrari pas pour ma poire". Il s'obstine cependant et la folle équipée commence qui les mène en bus (en Greyhound, j'imagine) jusqu'à la côte Ouest. Qu'elle devienne alors vedette de cinéma à Hollywood est dans l'ordre des choses du mélo, ainsi que la unhappy end qui boucle logiquement leur histoire...  Etonnante odyssée pour un Pierre Perret qu'on a longtemps et paresseusement qualifié de franchouillard, sur une mélodie entraînante, enrichie d'une orchestration "punchy", comme on dit, pour rester dans le ton.

    Paroles

    Je venais de débarquer aux États-Unis
    Pour faire un papier sur les milieux pourris
    Des junkies, de la défonce
    A Chelsea et dans le Bronx
    Du sexe au crime c'était la déprime
    Je l'ai vue dans un p'tit snack aux lumières glauques
    Grignotant un hamburger devant son coke
    Elle avait une telle grâce
    Dans cet univers de crasse
    Elle m'a filé comme une envie de chialer

    REFRAIN:
    Depuis la nuit des temps que Cupidon boudait
    Je savais que c'était elle que j'attendais

    C'était une belle Ferrari pas pour ma poire
    Comme t'en vois seulement quand t'allumes un pétard
    Je lui ai dit: I love you
    Mais elle en avait vraiment
    Rien à cirer et elle s'est marrée
    Je l'ai suivie comme un clébard à Central Park
    Elle m'a dit des mecs comme toi j'en ai ma claque
    Moi ce que je veux c'est de l'osier
    Un type qui en a dans le gésier
    Et pour l'amour on verra toujours

    REFRAIN

    Elle me dit qu'elle en a marre de tortiller du prose
    Et de michetonner pour se payer sa dose
    Et qu'elle cherche un camion
    Pour partir à Los Angeles
    Sans rien en poche y faire du cinoche
    Je l'ai emmenée dans la quarante-deuxième rue
    A la gare routière la plus grande de New-York
    Tout au long de la balade
    On s'embrasse comme des malades
    Elle me lâche plus le coude jusqu'à Hollywood

    REFRAIN

    Elle s'est fait jeter par cinquante imprésarios
    Avant de faire un bout d'essai dans un studio
    Quand à moi pauvre ringard
    On m'a viré de mon canard
    Et c'est pourquoi j'écris des scénars
    A présent qu'elle est devenue une sacrée star
    Elle a eu l'oscar en tournant notre histoire
    On s'adore on s'engueule on a du fric à la pelle
    Mais je suis plus moi et elle c'est plus elle
    Elle a tout le temps l'oeil braqué sur le box-office
    Et sur les starlettes qui attendent qu'elle vieillisse
    Et notre vie on la vit dans cette putain d'atmosphère
    A coups d'oscars à coups de somnifères

    REFRAIN


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  • Plusieurs d'entre vous m'ont signalé qu'ils n'entendent pas sur le blog chacune des chansongs que j'y publie. C'est évidemment tout à fait anormal.

    Je résume : à chaque nouvel article (Chansong N° tant...) commence par le titre, le nom de l'interprète et la date, puis vous avez, juste au-dessus de la photo, une barre bleue avec un curseur, et à gauche le petit triangle universel pour "play" qu'il suffit de cliquer pour entendre la chanson. Si ça ne se passe pas comme ça chez vous, il y a un dysfonctionnement. Dans ce cas, informez-moi au plus tôt. Trois cas m'ont déjà été signalés, j'espère vivement qu'il n'y en a pas davantage...


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  • WORKING CLASS HERO

    Marianne Faithfull    (1979)

    Chansong 97

    Si la très belle Marianne fut d'abord, historiquement, l'égérie de Mick Jagger, on ne peut négliger sa très riche deuxième carrière, dont un des titres-fétiches a été cette interprétation du tube "prise de conscience" de John Lennon, qui réussit ce tour de force d'être à la hauteur de l'originale.

    Lennon avait quitté les Beatles, et on ne reviendra pas ici sur les mille et une raisons de cette rupture. Issu comme ses camarades du prolétariat de Liverpool, il assume ses racines populaires, une fois retombées les délires de la Beatlemania, avec cette analyse saisissante et extralucide de la condition de "héros de la classe ouvrière" et des multiples avanies que celui-ci doit subir pour atteindre cette "place au sommet" (room at the top, expression qui sert de titre original d'ailleurs à ce film de Jack Clayton avec Laurence Harvey et Simone Signoret, 1959).

    La Marianne Faithfull que j'ai vue à l'Olympia à cette époque n'était plus la chanteuse frêle et diaphane de la photo ci-dessus mais une femme ravagée, émergeant de son addiction aux drogues dures. Ce qui rend sans doute sa version d'autant plus bouleversante.

     

    Paroles

    As soon as you're born they make you feel small
    By giving you no time instead of it all
    Till the pain is so big you feel nothing at all
    A working class hero is something to be
    A working class hero is something to be

    They hurt you at home and they hit you at school
    They hate you if you're clever and they despise a fool
    Till you're so fucking crazy you can't follow their rules
    A working class hero is something to be
    A working class hero is something to be

    When they've tortured and scared you for twenty-odd years
    Then they expect you to pick a career
    When you can't really function you're so full of fear
    A working class hero is something to be
    A working class hero is something to be

    Keep you doped with religion and sex and TV
    And you think you're so clever and classless and free
    But you're still fucking peasants as far as I can see
    A working class hero is something to be
    A working class hero is something to be

    There's room at the top they're telling you still
    But first you must learn how to smile as you kill
    If you want to be like the folks on the hill

    A working class hero is something to be
    A working class hero is something to be
    If you want to be a hero well just follow me
    If you want to be a hero well just follow me

     

    Traduction

    As soon as you're born they make you feel small
    Dès que tu es né ils te rabaissent
    By giving you no time instead of it all
    En ne t'accordant pas le moindre temps 
    Till the pain is so big you feel nothing at all
    Jusqu'à ce que la douleur soit si grande que tu ne sentes plus rien du tout
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière

     

    They hurt you at home and they hit you at school
    Ils te font souffrir chez toi et te battent à l'école
    They hate you il you're clever and they despise a fool
    Ils te détestent intelligent et te méprisent idiot
    Till you're so fuckin' crazy you can't follow their rules
    Jusqu'à ce que tu sois si cinglé que tu ne ne puisse plus suivre les règles
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière

     

    When they've tortured and scared you for 20 odd years
    Quand ils t'ont torturé et effrayé pendant 20 bonnes années
    Then they expect you to pick a career
    Ils s'attendent à ce que tu embrasses une carrière
    When you can't really function you're so full of fear
    Quand tu ne peux pas tu es empli d'une grande crainte
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière

     

    Keep you doped with religion and sex and TV
    Ils te gardent drogué avec le religion, le sexe et la télévision
    And you think you're so clever and classless and free
    Et tu te crois alors si intelligent, sans classe et libre
    But you're still fuckin' peasants as I can see
    Mais tu es toujours un foutu paysan à ce que je vois
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière

     

    There's room at the top they are telling you still
    Ils ne cessent de te dire qu'il y a de la place en haut
    But first you must learn how to smile as you kill
    Mais tu dois d'abord apprendre à sourire en tuant
    If you want to be like the folks on the hill
    Si tu veux ressembler aux gens sur la colline
    A working class hero is something to be
    C'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière

    Yes, a working class hero is something to be
    Oui, c'est quelque chose d'être un héros de la classe ouvrière
    If you want to be a hero well just follow me
    Si tu veux être un héros tu n'a qu'à me suivre
    If you want to be a hero well just follow me
    Si tu veux être un héros tu n'a qu'à me suivre

     


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  • LA NUIT D'OCTOBRE

    Serge Gainsbourg   (1959)

     

    Chansong 96

    On a parfois oublié que le premier Gainsbourg avait souvent adapté, à l'instar de Brassens ou de Ferré, des morceaux de poésie classique. Outre LE ROCK DE NERVAL et un sonnet de BAUDELAIRE, il y eut la reconstruction iconoclaste de RONSARD 58, puis cette interprétation de la strophe centrale de LA NUIT D'OCTOBRE de Musset, mot à mot. Nul besoin de réécrire en quoi que ce soit ce texte virulent et sans concessions, évidemment écrit à l'intention de George Sand.

    De quoi, bien sûr, accréditer la réputation de misogynie d'un Gainsbourg qui n'a jamais hésité à la revendiquer, autant que d'en déceler l'origine dans une blessure non cicatrisée. L'orchestration jazzy, d'une violence rare avec ses cuivres hurleurs, répond à une violence féminine implacable, cause de la perte d'une innocence que Musset résume en des termes où le jeune Gainsbourg se reconnaît à l'identique.

    L'homme qui a écrit "Et si je doute des larmes / C'est que je t'ai vue pleurer", et celui qui l'a chanté, ont trop souffert pour être suspectés de tout sentiment trivial.

     

    Paroles

    Honte à toi qui la première
    M'as appris la trahison,
    Et d'horreur et de colère
    M'as fait perdre la raison !
    Honte à toi, femme à l'oeil sombre, 
    Dont les funestes amours 
    Ont enseveli dans l'ombre 
    Mon printemps et mes beaux jours !
    C'est ta voix, c'est ton sourire, 
    C'est ton regard corrupteur, 
    Qui m'ont appris à maudire 
    Jusqu'au semblant du bonheur ; 
    C'est ta jeunesse et tes charmes 
    Qui m'ont fait désespérer, 
    Et si je doute des larmes, 
    C'est que je t'ai vu pleurer. 
    Honte à toi, j'étais encore 
    Aussi simple qu'un enfant ; 
    Comme une fleur à l'aurore, 
    Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
    Certes, ce coeur sans défense 
    Put sans peine être abusé ; 
    Mais lui laisser l'innocence 
    Était encor plus aisé. 
    Honte à toi ! tu fus la mère 
    De mes premières douleurs, 
    Et tu fis de ma paupière 
    Jaillir la source des pleurs ! 
    Elle coule, sois-en sûre, 
    Et rien ne la tarira ; 
    Elle sort d'une blessure 
    Qui jamais ne guérira ; 
    Mais dans cette source amère 
    Du moins je me laverai, 
    Et j'y laisserai, j'espère, 
    Ton souvenir abhorré !


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  • MARGOT LA VENTOUSE

    Paul Meurisse   (1943)

    Chansong 95

    Il serait amusant, et sans doute surprenant, de faire entendre MARGOT LA VENTOUSE en demandant à l'auditeur de deviner qui chante. On oublie que la première carrière du Dunkerquois fut celle de chanteur dans diverses cabarets et music-halls (d'où sa rencontre avec Piaf en 1939). Il a la trentaine quand il enregistre MARGOT LA VENTOUSE en 1943 : encore un pastiche de la chanson réaliste qui fut si florissante jusqu'aux années 40.

    Le résultat, fort drôle, doit beaucoup à la décontraction ironique de son interprétation. Mais il faut aussi décerner un bon point à l'auteur des paroles, qui n'est autre que l'excellent comédien Gabriello. Quant au compositeur, que je ne connaissais pas, il s'appelle Gaston Gabaroche, il a travaillé pour Georgius, Dranem, Mayol... Et il fut aussi acteur de cinéma ! C'est lui, Oscar, le vieux pianiste de FRENCH CANCAN de Jean Renoir. Tout compte fait, donc, je le connaissais !

    Paroles

    Étant une jeune fillette
    Elle perdit sa fleur virginale
    Quand elle devint la poulette
    D'un poseur de chauffage central.
    Plus tard elle eut l'âme joyeuse
    Car elle entra à Saint-Louis
    En qualité de ventouseuse
    Elle se crut au paradis.
    C'était son rêve sur la terre
    D'être une blanche infirmière

    On l'appelait Margot la ventouse
    Elle avait des yeux de velours.
    Elle était p'tite, un peu tartouze
    Mais elle chantait la nuit le jour.
    Elle devint un soir l'épouse
    De Julot l'empereur du faubourg
    Et ting...
    On l'appelait Margot la ventouse.

    Julot était un pâle apache
    On lisait tatoué sur son front :
    "Vive Ravachol et mort aux vaches"
    Sur sa fesse gauche : "C't'une opinion"
    Il n'aimait que l'pognon des autres
    Il portait un chapeau melon
    Son œil gauche disait merde à l'autre
    C'était un drôle de miroton.
    Un soir il dit à Marguerite :
    "Sur le trottoir travaille de suite"

    On l'appelait Margot la ventouse
    Elle avait des yeux de velours
    Elle était p'tite un peu tartouze
    Mais elle chantait la nuit le jour
    Ses deux yeux comme deux ventouses
    Attiraient l'client du faubourg
    Et 
    ting...

    On l'appelait Margot la ventouse

    Dès lors finit la vie tranquille

    Adieu ventouses alcool camphré
    Le soir dans les rues de la grand'ville
    Elle descend pour s'expliquer
    Elle a pris froid c'est une bronchite
    A Saint-Louis elle est transportée
    On lui pose des ventouses ; la petite
    Voir revenir tout son passé.
    D'une voix mourante elle fredonne
    Cette chanson Dieu lui pardonne

    On m'appelait Margot la ventouse
    J'avais deux grands yeux de velours
    J'était petite un peu tartouze
    Mais je chantais la nuit le jour
    J'maudis l'jour où je devins l'épouse
    De Julot l'empereur du faubourg
    Et 
    ting...

    On m'appelait Margot la ventouse.


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