• Salvatore Adamo   (1964)

     

    Comme pour Couture, je m'en voulais un peu ne pas avoir encore cité Adamo. Trop "gentil", peut-être, ce Belge né en Sicile, dont on s'est parfois moqué. Pourtant, rien de plus éloigné de la mièvrerie qu'une chanson comme LA NUIT, que j'ai choisie ici sans doute parce qu'elle est moins présente dans nos mémoires que LES FILLES DU BORD DE MER ou MES MAINS SUR TES HANCHES.

    Elle est même très noire, voire carrément désespérée, avec des relents de fantastique et d'onirisme, puisqu'avec la nuit riment le rêve, le cauchemar, l'hallucination ("La nuit tu m'apparais immense...  Mon sang se glace...."). Ecoutons et réécoutons donc.

     

    Paroles

    Si je t'oublie pendant le jour 
    Je passe mes nuits à te maudire 
    Et quand la lune se retire 
    J'ai l'âme vide et le cœur lourd 

    La nuit tu m'apparais immense 
    Je tends les bras pour te saisir 
    Mais tu prends un malin plaisir 
    A te jouer de mes avances 

    La nuit je deviens fou, je deviens fou 

    Et puis ton rire fend le noir 
    Et je ne sais plus où chercher 
    Quand tout se tait revient l'espoir 

     

    Et je me reprends à t'aimer 

    Tantôt tu me reviens fugace 
    Et tu m'appelles pour me narguer 
    Mais chaque fois mon sang se glace 
    Ton rire vient tout effacer 

    La nuit je deviens fou, je deviens fou 

    Le jour dissipe ton image 
    Et tu repars, je ne sais où 
    Vers celui qui te tient en cage 
    Celui qui va me rendre fou 

    La nuit je deviens fou, je deviens fou


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  • LES PIANISTES D'AMBIANCE

    Charlélie Couture   (1981)

    Ah, Couture !  Révélation en 1981,  avec son troisième album, POCHETTE SURPRISE. Il faut dire que la compagnie discographique (Island, en l'occurrence) a mis le paquet, grâce à une méthode inédite. J'étais encore  critique musical à l'époque. Je reçois un exemplaire du disque, genre prototype professionnel. puis un deuxième, puis un troisième. Résultat, on donne ses doubles aux copains, qui les écoutent... Et Charlélie se fait connaître.

    Je me souviens aussi d'un samedi après-midi sur FR3, une émission régionale dont il est l'invité, avec sa coiffure étrange, sa barbiche. Le look, ça joue aussi, agrémenté d'un extraordinaire accent nancéen. Mais surtout on découvre avec POCHETTE SURPRISE un a.c.i. original et inventif. Pour ma part, LA BALLADE DU MOIS D'AOUT 75 deviengt un tube très évocateur, au même titre que ces PIANISTES D'AMBIANCE, dont on connaît vite par coeur les paroles psalmodiées, puisque Couture ne "chante" pas à proprement parler. Il faudrait les citer toutes, mais autant les écouter, le morceau n'est pas long...

    Encore un souvenir ?  Ce festival du film d'humour de Chamrousse où il était invité, et le grand numéro dont il régala toute l'assistance d'un restaurant en jouant une scène de western imaginaire, avec Richard Gotainer comme partenaire improvisé. Grand moment !

     

    Paroles

    J'ai longtemps été fasciné par les pianistes d'ambiance
    Un type qui traîne dans un grand restaurant chic des films américains de l'entre-deux guerres
    Un type que personne écoute et qui sert surtout à camoufler ce qui se dit à la table d'à côté
    Avec style et plus de classe qu'un juke-box
    Celui qui fait semblant de se moquer de l'indifférence générale...et qui joue pendant des heures
    Et la famille est fière de le citer parce que c'est l'artiste de la famille
    Mais une fois qu'on a dit ça on sait plus trop quoi dire d'autre
    Et on sort des séries d'évidences, de gros lieux communs comme «il est gentil... Mais c'est comme tous les artistes il est feignant». C'est peut-être vrai quelquefois...
    Hormis ceux qu'ont réussi alors là on dit: «Vous avez dû travailler beaucoup pour en arriver là!»

    J'ai longtemps voulu être celui que l'on regarde avec un petit sourire plein de circonspection
    Parce qu'on le trouve étrange, il est pas comme tout le monde
    Celui qu'on comprend pas bien, celui qu'on fait semblant de pas voir quand on le croise
    Parce qu'il colle pas avec le décor...

    Parce qu'on a peur de tout ce qu'on ne connaît pas, de tout ce qu'on comprend pas
    Parce que les étrangers qu'on préfère encore c'est les étrangers de couleurs parce qu'on les repère de loin...


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