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COME TOGETHER
Beatles (1969)
Après la version de Joe Cocker de SHE CAME IN THRU THE BATHROOM WINDOW, penchons-nous sur un autre titre extrait de ABBEY ROAD, mais en version d'origine. C'est intéressant parce qu'il s'agit d'une des chansons les plus originales des Beatles, sur laquelle on a glosé interminablement, et qui a nourri une foule d'interprétations.
Passons sur la petite histoire, la commande à John Lennon de Timothy Leary, qui souhaitait se présenter contre Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie. L'adjonction "Come together, over me" (Rassemblez-vous ! Tous avec moi !) était donc au départ son slogan électoral. L'affaire ne s'est pas faite, mais Lennon a récupéré son thème, avec un nouveau texte consacér aux Beatles eux-mêmes, alors en plein conflit et sur le point de se séparer.
C'est donc un appel lancé par Lennon aux trois autres, destiné à contrer l'emprise croissante de Paul sur le groupe depuis quelques années. Chaque couplet est ainsi l'évocation de l'un des Fab Four. Le "Over me" final pouvant être compris comme une proposition de John de prendre le leadershipo pour sauver le quatuor.
En commençant par Ringo, qui adoptait alors la coiffure "en brosse" (le sommet plat de "flattop"), l'homme à démarche lente et groovy et aux yeux magiques (joojoo se réfère au "mauvais oeil" du vaudou : on croit voir la silhouette de Ringo dans le film YELLOW SUBMARINE). Porté sur la plaisanterie (il est le joker, le clown de la bande), il n'en fait qu'à sa tête ("just do what he please").
Pour George, pas de chaussures vernies ! Lui, c'est la fascination de l'Inde, de culte de Krishna, de ces moinillons qui jouent au foot pieds nus. Guitariste hors-pair, il a ces monkey fingers de virtuose dans l'argot des musiciens. Il adore le Coca-cola, le Coke... ou serait-ce la coke ? Et il aime les formules un peu creuses, comme dans WITHIN YOU, WITHOUT YOU ("I know you, you know me")...
Vient l'autoportrait de Lennon, défini d'emblée comme ayant un "bag production" (une réserve d'invention et une créativité très abondantes). Une allusion au morse de I'M A WALRUS - même si on ne voit pas le rapport avec les chaussures à semelle de crêpe (gumboot). Une autre à Yoko Ono, aussi inséparable de lui qu'une rallonge de table (sideboard). Que dire du spinal cracker ? A-t-il eu un souci à la colonne vertébrale ? La conclusion est plus claire : Hold you in his armchair you can feel his disease... Asseyez-vous à sa place dans son fauteuil et vous comprendrez son mal de vivre...
Le 4e couplet, tout le monde l'a remarqué, est isolé, séparé des autres par le pont musical. Symbole ? Paul est d'emblée décrit comme un amateur de rollercoaster ("grand huit" ou scenic railway), c'est-à-dire un garçon rapide et instable. Il aurait déjà reçu un avertissement (early warning)... des trois autres ? La suite est obscure : "muddy water" (eau boueuse) se réfère-t-il au fameux bluesman de Chicago Muddy Waters ? Et qui affirme que "Un plus un plus un font trois ?" Est-ce Lennon qui lui signifie que trois suffisent, s'il s'en va ? Oui lui-même qui assure que sans lui, ils ne sont plus que trois, c'est-à-dire plus rien ? Heureusement qu'il est joli garçon (good looking), mais il ne voit plus les autres, il est toujours absent, on ne peut plus le rencontrer ("He's so hard to see")...
Voilà, je vous ajoute en bas de fiche une des "traductions" les plus drôles que j'aie trouvées sur le Net. Pour rire un peu...
Paroles
Here come old flattop, he come grooving up slowly
He got joo-joo eyeball, he one holy roller
He got hair down to his knee
Got to be a joker he just do what he please
He wear no shoeshine, he got toe-jam football
He got monkey finger, he shoot Coca-Cola
He say, "I know you, you know me."
One thing I can tell you is you got to be free
Come together right now over me
He bag production, he got walrus gumboot
He got Ono sideboard, he one spinal cracker
He got feet down below his knee
Hold you in his armchair you can feel his disease
Come together right now over me
(Right!
Come, oh, come, come, come.)
He roller-coaster, he got early warning
He got muddy water, he one mojo filter
He say, "One and one, and one is three."
Got to be good-looking 'cause he's so hard to see
Come together right now over me
Oh
Come together
Yeah, come together
Yeah, come together
Yeah, come together
Yeah, come together
Yeah, come together
Yeah, come together
Yeah, oh
Come together
Yeah, come together"Traduction"
Voilà le vieux porte-avions qui arrive
avec sa démarche pesant et lente
les yeux exorbités
un rouleau sacré
les cheveux jusqu’aux genoux
il a l’air d’un joker qui fait seulement ce qui lui plaît
il ne porte pas de chaussures cirées
les doigts de pieds entassés à force de jouer au football
un doigt de singe, il se shoote à la coca-cola, il dit
je te connais, tu me connais
tout ce que je peux te dire c’est que tu dois être libre
allons ensemble tout de suite auprès de moi
il fait des sacs
il a des bottes en gomme de morse
il n’a pas de pastilles
il casses le colonnes vertébrales
il a des pieds sous les genoux
s’il t’embrasse sur son fauteuil tu te rendras compte de sa maladie
allons ensemble tout de suite auprès de moi
c’est une montagne russe
il reçut un premier avertissement
ils lui donnèrent de l’eau boueuse
c’est un filtre pour les narcotiques, il dit
un plus un plus un font trois
tu doit être beau car c’est si dur à voir
allons ensemble tout de suite auprès de moi
allons ensemble
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JE SUIS MORT QUI, QUI DIT MIEUX ?
Jacques Higelin (1971)
Terminons l'année avec ce titre d'Higelin, période Saravah (la petite structure artisanale de Pierre Barouh), enregistré au studio du "Mont des Abbesses" sous le titre CRABOUIF - ce qui était le surnom du chanteur à l'époque. C'était le temps de Brigitte Fontaine, Areski... et parmi les musiciens il y a Joël Favreau, le guitariste de Brassens.
Chanson basée sur une très bonne idée : le soliloque d'un mort adressé à son épouse éplorée, venue se recueillir sur sa tombe. Mais c'est surtout le bonheur d'expression, le sens de la formule pratiqué par Higelin, qui la rend inoubliable. Mort le venin, coupée la rose... J'ai enfanté des petits vers blancs... Riez pas du pauvre macchabée... Ceux qui ont jamais croqué de la veuve... A la tombola des mutants...
Huit strophes, huit couplets sans refrain, le tout est d'une richesse d'invention à faire pâlir la grande majorité des faiseurs de chanson qui aujourd'hui rivalisent dans la banalité et la répétition.
Paroles
Je suis mort qui, qui dit mieux
Ben mon pauvre vieux, voilà autre chose
Je suis mort qui, qui dit mieux
Mort le venin, coupée la rose
J'ai perdu mon âme en chemin
Qui qui la retrouve se la mette au chose
J'ai perdu mon âme en chemin
Qui qui la retrouve la jette aux chiens
Je m'avais collé avec une fumelle
Ben alors ça c'est la plus belle
Je m'avais collé avec une fumelle
Le jour où j'ai brûlé mes sabots
J'lui avais flanqué un marmot
Maintenant que son père est plus de ce monde
L'a poussé ce petit crève la faim
Faut que ma veuve lui cherche un parrain.
Elle lui en avait dejà trouvé un
Eh j'ai pas les yeux dans ma poche
Elle lui en avait dejà trouvé un
Dame faut prévoir, en cas de besoin
C'est lui qui flanquera des taloches
A mon p'tiot pour qu'il se tienne bien droit
C'est du joli, moi je trouve ça moche
De cogner sur un plus petit que soi.
Cela dit dans ce putain de cimetière
J'ai perdu mon humeur morose
Jamais plus personne ne vient
M'emmerder quand je me repose
A faire l'amour avec la terre
J'ai enfanté des petits vers blancs
Qui me nettoient, qui me digèrent
Qui font leur nid au creux de mes dents.
Arrêtez-moi si je déconne
Arrêtez ou passez me voir
Sans violettes, sans pleurs ni couronnes
Venez perdre un moment de cafard
J'vous ferais visiter des cousins
Morts à la guerre ou morts de rien
Esprits qui vous clignent de l'oeil
Les bras tendus hors du cercueil
Aujourd'hui je vous sens bien lasse
Ne soyez plus intimidée
A mes côtés reste une place
Ne tient qu'à vous de l'occuper
Qu'est ce que tu as? oui, le temps passe
Et le petit va rentrer de l'école
Dis lui que son père a pas eu de bol
'l a raté le train, c'était le dernier
Attend un peu, ma femme, ma mie
Y'a un message pour le garçon
J'ai plus ma tête, voilà que j'oublie
Où j'ai niché l'accordéon
Peut-être à la cave, peut-être au grenier
Je n'aurais repos pour qu'il apprenne
Mais il est tard, sauve toi je t'aime
Riez pas du pauvre macchabée
Ceux qui ont jamais croqué de la veuve
Les bordés de nouilles, les tire-à-blanc
Qu'ont pas gagné une mort toute neuve
A la tombola des mutants
Peuvent pas savoir ce qui gigote
Dans les trous du défunt cerveau
Quand sa moitié dépose une botte
De roses sur le chardon du terreau
Quand sa moitié dépose une botte
De roses sur le chardon du terreau
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SHE CAME IN THRU THE BATHROOM WINDOWS
Joe Cocker (1970)
Est-ce à cause de Noël que la mort de Joe Cocker, le 22 décembre, a eu si peu d'échos ? Essayons de rattraper ça. C'est en reprenant des tubes des Beatles que le chanteur de Sheffield (donc nordiste comme eux) s'est fait connaître. Je me souviens parfaitement de sa première apparition, de sa silhouette dégingandée, vibrante et contorsionnée, de sa voix triturant A LITTLE HELP FROM MY FRIENDS, à la télévision en noir et blanc.
Et très vite, il y eu cet extraordinaire double-album live, fruit de sa tournée américaine, MAD DOGS AND ENGLSIHMEN, où il se laissait cornaquer par Leon Russell. J'en extrais cette version inspirée de SHE CAME INTO THE BATHROOM WINDOW, chanson de Paul McCartney extraite du (vraiment) dernier album de Beatles, ABBEY ROAD.
Le texte relativement obscur a été quelque peu éclairci par Paul McCartney lorsque celui-ci a expliqué qu'il faisait allusion aux "Apple Scruffs", ces fans qui tentaient par tous les moyens de s'introduire dans leurs maisons (y compris "par la fenêtre de la salle de bains"). Pratique imitée depuis à Hollywood - voir le film de Sofia Coppola THE BLING RING.
Que l'une de ces gamines ait été "protégée par sa cuiller d'argent" (née dans une famille riche) ne manque pas de sens, mais cette histoire de téléphone est moins évidente - il faudrait, paraît-il, y voir une référence aux voisins qui ont donné l'alerte par tétéphone.
On m'a demandé d'ajouter la traduction française, je le fais autant que possible, mais ce n'est pas sans risque. En l'occurrence, vous verrez ci-dessous que lorsque le narrateur (Paul?) sort du poste de police, on peut faire croire qu'il "quitte la police départementale". Mais il y a bien mieux ! J'ai même trouvé une traduction où "By the banks of her own lagoon" devenait "Près des banques qui se trouvent sur le lagon" !!!
Mais que cela ne nous empêche pas d'apprécier l'interprétaion rocailleuse de Joe Cocker, l'Anglais si bien accompagné par ses chiens enragés.
Paroles
She came in through the bathroom window,
Elle est entrée par la fenêtre de la salle de bain,
Protected by a silver spoon.
Protégée par une cuillère d'argent.
But now she sucks her thumb and wanders
Mais maintenant elle suce son pouce et erre
By the banks of her own lagoon.
Près des rives de son propre lagon.Didn't anybody tell her ?
Ne me dites pas que personne ne l'a prévenue ?
Didn't anybody see ?
Est-ce que quelqu'un a vu ?
Sunday's on the phone to Monday,
Dimanche est au téléphone pour Lundi,
Tuesday's on the phone to me.
Mardi est au téléphone pour moi.She said she'd always been a dancer,
Elle disait qu'elle avait toujours été danseuse,
She worked at 15 clubs a day.
Elle travaillait pour 15 boîtes différentes dans une journée.
And though she thought I knew the answer.
Et bien qu'elle pense que je connaissais la réponse.
Well I knew what I could not say.
Eh bien, je savais, mais je ne pouvais rien dire.And so I quit the police department
J'ai fini par quitter la police départementale.
And got myself a steady job
Et me suis trouvé un boulot fiable.
And though she tried her best to help me.
Pourtant, elle a fait de son mieux pour m'aider.
She could steal but she could not rob
Elle pouvait emprunter et ne jamais rendre, mais aurait été incapable de voler.Didn't anybody tell her ?
Alors, personne ne l'a prévenue ?
Didn't anybody see ?
Et personne n'a vu ?
Sunday's on the phone to Monday,
Dimanche est au téléphone pour Lundi.
Tuesday's on the phone to me
Mardi est au téléphone pour moi.
Oh yeah.
Oh yeah.
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MERRY XMAS EVERYBODY
Slade (1973)
"Eh bien quoi, c'est Noël! Il va falloir acheter des cadeaux!" pestait Michel Bouquet dans JUSTE AVANT LA NUIT de Claude Chabrol. Pour ce blog de chansons, difficile d'éviter le Xmas song. J'ai d'abord pensé tout naturellement au HAPPY XMAS (WAR IS OVER) de John Lennon avec le Plastic Ono Band et les petits chanteurs de Harlem, mais c'est quand même trop de la confiserie !
En fouillant dans les 45 tours, j'ai retrouvé et immédiatement numérisé pour vous ce tube du groupe Slade, sorti pour Noël 1973. Ah, Slade ! Je me souviens que, dans la génération qui suivait la mienne, Slade avait des adeptes qui considéraient les Beatles et les Stones comme de bons vieux, et que personnellement les titres de Slade me semblaient hurlements et tintamarre. Et dire que quelques années plus tard le mouvemnt punk les relèguera au rang de gentilles chansonnettes...
Entre-temps, au cours d'un voyage à Londres, j'étais allé les écouter un dimanche après-midi au London Palladium (le music-hall où se termine LES 39 MARCHES !). Il y avait un climat de fantaisie bon enfant. Quelques garçons portaient le même gibus que le chanteur-leader Noddy Holder, la plupart des filles étaient maquillées 'glitter' (poudre brillante), et on n'avait jamais vu ça en France !
Voici donc le Père Noël selon ces garnements. Un 'Santa' peu conventionnel, un ivrogne qui a bien du mal à conduire son traîneau, qu'on attend en famille entre une grand-mère qui radote et la maman qui serait prete à l'embrasser dans les coins... tandis que le chanteur se demande anxieusement si vous avez bien accroché un bas (une chaussette?) sur le mur - équivalent probable de nos chaussures sous le sapin...
Paroles
Are you hanging up a stocking on your wall?
It's the time that every Santa has a ball
Does he ride a red nosed reindeer?
Has a ton upon his sleigh?
Do the fairies keep him sober for a day?
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
Look to the future now
It's only just begun.
Are you waiting for the family to arrive?
Are you sure you've got the room to spare inside?
Does your Granny always tell you
That the old songs are the best?
Then she's up and rock 'n' rollin' with the rest.
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
Look to the future now
It's only just begun.
What will your Daddy do when he sees your Mamma kissing Santa Claus?
Ah-ha...
Are you hanging up a stocking on your wall?
Are you hoping that the snow will to start to fall?
Do you ride on down the hillside
In a buggy you have made?
When you land upon your head then you've been slayed.
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
Look to the future now
It's only just begun.
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
Look to the future now
It's only just begun.
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
Look to the future now
It's only just begun.
So here it is
Merry Christmas
Everybody's having fun
It sss Chrrriiissstttmmmaaasss!
Look to the future now
It's only just begun.
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LE BLOUSE DU DENTISTE
Henri Salvador (1958)
Pas beaucoup de temps ce soir, c'est le moment de choisir un titre qui ne nécessite guère de commentaires, sans obscurités ni ambiguïtés !
Cette parodie de "blues" (calembour !) a été écrite par Boris Vian, et il semble bien que la musique soit de Salvador lui-même, qui la chante sous le pseudo rigolo d'Henry Cording. Les quatre premiers titres de ce 25 cm. sorti chez Barclay constituent les premiers rocks en langue française (ROCK'N ROLL MOPS, VA T'FAIRE CUIRE UN OEUF MAN), leur musique étant composée par... Michel Legrand !
Quant aux arrangements, très réussis, ils sont l'oeuvre du jazzman américain Quincy Jones. Et c'est parti...
Paroles
Ce matin-là, en me levant
J'avais bien mal aux dents
Oh oh la la
Je sors de chez moi et je fonce en pleurant
Chez un nommé DurandMm Mm mmm
Qui est dentiste de son état
Et qui pourra m'arranger ça
La salle d'attente est bourrée de gens
Et pendant que j'attends
Oh oh la la
Sur un brancard passe un mec tout blanc
Porté par deux mastardsMm Mm mmm
Je me lève déjà pour foutre le camp
Mais l'infirmier dit : Au suivant !
Je suis debout devant le dentiste
Je lui fais un sourire de crétin
Il me pousse dans le fauteuil et crie : En pisteIl a des tenailles à la main
Oh oh oh oh Maman
J'ai les guibolles en fromage blanc
Avant même que j'aie pu faire ouf
Il me fait déjà sauter trois dents
En moins d'une plombe
Mes pauvres molairesSont retournées dans leur tombe
Oh oh la la
Voilà qu'il me plombe mes deux plus belles dents
Celles que j'ai par devantMm Mm mmm
Il me grille la gueule au chalumeau
Et il me file un bon verre d'eau
Il me dit faut régler votre dette
Je venais d'être payé la veille
Ce salaud me fauche tout mon oseille
Et me refile cinquante balles net
Oh oh oh oh maman
Et il ajoute en rigolant
Je suis pas dentiste, je suis plombier
Entre voisins faut s'entr'aiderOoh oh
Et moi je gueule ce soir
Le blouse du dentiste dans le noir.
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BRING IT HOME TO ME
The Animals (1965)
Un tube revigorant, au moins par sa musique, même si ses paroles nous reportent à l'éternel "Ne me quitte pas" ou "Reviens-moi"... C'est du blues, du soul comme un disait alors. Une chanson créée par le légendaire Sam Cooke, mais ici transfigurée par les Animals, le groupe anglais de Newcastle.
Eric Burdon, auprès de qui Sam Cooke passerait presque pour un crooner, donne une interprétation bien plus hard, rageuse, d'un texte qui n'a certes rien de très original : elle est partie, au début ça l'a fait rire, mais désormais il est prêt à tout pour qu'elle revienne, lui donner des bijoux, de l'argent, etc. Le thème musical est martelé aux claviers (je ne sais pas si c'était encore Alan Price qui les tenait à l'époque) et donne à ce texte plutôt banal une résonance poignante : l'intro et le pont nous remuent profondément. Est-ce parce que nous l'avons entendu à l'époque, qu'en diront les nouvelles générations ?? Le "yeah" répété en choeur fait aussi beaucoup pour l'efficacité de l'ensemble.
A noter que le dernier couplet de Sam Cooke (en italiques) n'est pas repris par les Animals, qui ont préféré répéter le premier (en rouge).
Paroles
If you ever change your mind
About leaving, leaving me behind
Baby, bring it to me, bring your sweet lovin'Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
You know I laughed when you left
But now I know I only hurt myself
Baby, bring it to me, bring your sweet lovin'
Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
I'll give you jewelry and money, too
That ain't all, that ain't all I'll do for you
Oh, bring it to me, bring your sweet lovin'
Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
You know I'll always be your slave
Til I'm buried, buried in my grave
Ah, honey, bring it to me, bring your sweet lovin'
Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
If you ever change your mind
About leaving, leaving me behind
Baby, bring it to me, bring your sweet lovin'Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
I tried to treat you right
But you stayed out, stayed out late at night
But I'll forgive you
Bring it to me, bring your sweet lovin'
Bring it on home to me
yeah (yeah) yeah (yeah) yeah (yeah)
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STANISLAS
Ricet Barrier (1962)
On dit parfois "C'est un petit bijou", et à quelle chanson cette définition s'appliquerait mieux qu'à STANISLAS (ou LE RENDEZ-VOUS), du trop oublié Ricet Barrier ? Ricet était son prénom, en fait le diminutif de Maurice (son prénom de naissance étant Mautice-Pierre), aussi peu commun que sa voix étrangement bisexuée, qui donne un relief étonnant à la chanson qui le fit exploser, gros succès commercial en 1958, LA SERVANTE DU CHATEAU.
Mais STANISLAS est probablement son chef-d'oeuvre. Une saynète située manifestement dans les années 20, comme le signalent les mutiples références du décor, des personnages, du costume féminin (la voilette et la houpette, les plumes et le chapeau, le manteau d'ocelot...). Le narrateur apparaît comme une sorte de dandy, il vit dans une garçonnière et on s'y croirait : on entend le tic-tac de son "vieux coucou" et la pluie qui tombe au dehors. Il lit l'encore plus oublié Paul Géraldy, l'aimable poète à la mode de "Toi et moi". Il joue au mah-jong. Chaque détail compte...
A quoi tient le charme irrésistible de cette histoire de flirt raté, conclue par le départ de la visiteuse innommée sur un désinvolte "Bye bye" ? A la légèreté de l'ensemble, à l'équilibre miraculeux entre l'érotisme effleuré et cette évocation méticuleuse d'une époque, d'une atmosphère désuète, à ce chuchotis qui trancha, à l'époque, avec le déferlement et la modernité bruyante des yé-yés.
Les Frères Jacques ont aussitôt repris la chanson, autre signe de sa qualité.
Paroles
C'était en hiver et déjà tombait la nuit
Quand elle arriva je lisais Paul Géraldy
Elle me dit bonjour en soulevant sa voilette
Et sur son nez fit voltiger sa ... houppette
Adorable sous les plumes de son chapeau
Elle frissonnait sous un manteau d'oce... lot
Je me penchais pour baiser sa main opaline
Mais lorsque mes lèvres se firent plus câlines
En soupirant elle murmura d'une voix lasse
Oh n'insistez pas Stanislasssssssss.
Je la fis asseoir sur mon beau divan chinois ... ...
Tout contre moi Hum, hum...
Sa peau de satin Hum, hum... Copain, copain
Elle avait gardé ses plumes et son chapeau
Mais déboutonné le manteau d'oce... lot
Mes yeux plongeaient dans ses yeux couleur d'ambre gris
Elle protesta je suis affreuse aujourd'hui
Hum, non! Quelle audace, non!
N'insistez pas Stanislasssss.
D'une voix douce elle me fit une proposition
Faisons, voulez-vous, une partie de mah-jong?
Mais bientôt mon vieux coucou sonna quatre fois
Effarouchée elle quitta le divan chinois
Elle remit en ordre ses plumes et son chapeau
Et reboutonna le manteau d'oce... lot
En la suppliant je la repris par la taille
Elle se dégagea en me disant: bye, bye!
Seul comme un idiot je me suis vu dans la glace
N'insiste pas Stanislasssss.
Non n'insiste plus Stanislasssss!!
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