• Chansong 92

    JUSTINE

    Nino Ferrer  (1969)

    Chansong 92

    L'importance d'Agostino Ferrari, dit Nino Ferrer, ne fait aucun doute. Dès 1963, en contrepoint de la vague yé-yé, il a signé quelques chefs-d'oeuvre qui sont sur toutes les lèvres. J'y serais bien revenu par pur plaisir, mais quitte à faire découvrir quelque chose, voici un titre moins connu.

    JUSTINE se trouve sur le 45 tours, sorti en 1969, dont le succès (j'évite 'hit') est LES HOMMES A TOUT FAIRE. C'est un pastiche très drôle (on peut faire confiance à NF en matière d'humour) de la chanson réaliste traditionnelle. Cette Justine à qui tous les malheurs arrivent (bien qu'elle n'ait aucun rapport avec Sade) est le prototype de toutes ces malheureuses héroïnes chantées avant elle dans les "goualantes" populaires... en mieux, si j'ose dire, jusqu'à une chute confondante. Ecoutez bien !

     

    Paroles

    Elle n'a pas eu de chance, quand on y pense, dans l'existence 
    Sa vie fut pathétique, problématique, pathologique 
    Cela devait commencer 
    Lors de son baptême 
    Car sa tante d'Angoulême 
    S'appelait Zoé ! 
    On la nomma donc Justine 
    Pauvre gamine 
    On avait dans cette maison 
    L'esprit de contradiction ! 
    Son père était ivrogne, sa mère indigne, son frère au bagne 
    Elle était opprimée, abandonnée, désespérée. 
    Mais cette famille perverse 
    Lui parut être divine 
    Quand elle en fut orpheline 
    Par un sort adverse ! 
    Elle avait juste quinze ans 
    Plus de maman 
    Elle dut se mettre au labeur 
    Ce fut son premier malheur ! 
     


    Mais le travail est triste, l'effort funeste, la sueur néfaste 
    Lasse de se morfondre et de se restreindre, elle voulut se vendre ! 
    Elle se mit à courir les rues 
    Des quartiers spécialisés 
    Avec des robes osées 
    Et des clins d'oeil corrompus. 
    Pour attirer les caves 
    Elle devint lascive 
    Elle leur prit toute leur monnaie 
    Et elle manquait de moralité ! 
    Mais c'était couru d'avance, elle n'eut pas de chance dans cette expérience 
    Car allant de mal en pire, un jour à Saint-Lazare elle se trouva mère ! 
    Elle connut alors des temps 
    D'inquiétude et de misère 
    Car les enfants se suivirent 
    Extramatrimonialement ! 
    C'est alors qu'elle comprit 
    Que bien mal acquis 
    Ne profite jamais 
    Elle l'avait bien mérité ! 
    Seule avec ses enfants de pères indifférents, elle n'avait plus d'argent 
    Pour les rutabagas, la soupe au tapioca et les petits extras. 
    Elle voulut donc en finir 
    Avec cette vie précaire 
    Et dans un vieux monastère 
    S'en alla pour y périr ! 
    Elle avait au préalable 
    Geste abominable 
    Dans une station de métro 
    Abandonné ses marmots ! 
    Ceux-ci, comme on le pense, n'eurent pas de chance dans l'existence 
    Ils furent opprimés, excommuniés, homicidés ! 
    Ce fut une triste famille 
    Sans intérêt!


  • Commentaires

    1
    Oo
    Mercredi 31 Août 2016 à 17:32

    Merci, merci de faire revenir le magnifique Nino Ferrer au bien triste destin... et que j'aimais énormément. Je ne connaissais pas cette chanson, la photo est très belle !

      • Jeudi 1er Septembre 2016 à 13:33

        C'est vrai que c'est une des moins connues !  Je pense avoir l'intégrale de NF, il y avait l'embarras du choix...

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