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Chansong 73
L'AMITIE
François Hardy (1965)
Au coeur des années 60, la chanson n'était pas passée inaperçue, disons que c'était un tube parmi d'autres. C'est en 2003, à la fin du très beau film de Denys Arcand sur l'euthanasie, LES INVASIONS BARBARES, qu'elle a pris un autre sens. Le protagoniste, interprété par Rémy Girard, est un fan absolu de Françoise Hardy, qui apparaît ainsi pour la première fois dans ce blog Chansongs. Le film est parsemé d'allusions, d'images et d'extraits de chansons, mais c'est lors du dénouement qu'on entend L'AMITIE.
Rémy vient de s'éteindre entouré de tous ses amis, qui lui ont donné la mort douce qu'il souhaitait, dans des circonstances assez exceptionnelles. Ceux qui venaient de loin repartent chez eux, et c'est quand un avion s'envole lentement que retentissent les premières notes. L'émotion est alors à son comble, les yeux s'embuent de larmes, comme rarement au cinéma.
L'AMITIE a été écrite par Jean-Max Rivière et composée par Gérard Bourgeois. Elle aurait pu l'être par François Hardy elle-même, mimétisme sûrement volontaire avec ses premières chansons - y compris dans ses préciosités dont la syntaxe n'est pas toujours parfaitement correcte ("Comme l'on ne sait pas..." fait penser à "C'est à l'amour auquel je pense..."). On dira que c'est proche, tout proche, de la mièvrerie. Le miracle est que ça n'y tombe jamais, et que désormais l'image du film se confonde avec ces mots-là et... la voix de Françoise.
Paroles
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi
Et toi aussi tu viendrasTu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur à ton bois
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