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Chansong 05
EN PASSANT
Jean-Jacques Goldman (1997)
A priori, je ne suis pas des plus favorables à ce genre de texte dont l'ésotérisme ne dissimule pas longtemps une volonté de faire de la "poésie". Mais ce qu'on loue chez Manset, il faut bien le pardonner à Goldman... surtout si le texte en question n'est là, en l'occurrence, et à l'inverse de toute une partie de la chanson classique, que pour soutenir la musique.
Voici donc une chanson dont les paroles semblent n'être là que pour introduire un longue plage musicale, un peu à la manière du HEY JUDE des Beatles. C'est donc après trois minutes et 40 secondes que vous avez à ouvrir l'oreille, et la bonne. Qui aura tiré de tels sons d'une guitare électrique souveraine et de quelques autres instruments qui l'entourent ? C'est peut-être encore subjectif, mais je comprends soudain à ce moment le sens de l'expression "chair de poule".
Paroles
Toutes les ébènes ont rendez-vous
Lambeaux de nuit quand nos ombres s'éteignent
Des routes m'emmènent, je ne sais où
J'avais les yeux perçants avant, je voyais tout
Doucement reviennent à pas de loup
Reines endormies, nos déroutes anciennes
Coulent les fontaines jusqu'où s'échouent
Les promesses éteintes et tous nos voeux dissous
C'était des ailes et des rêves en partage
C'était des hivers et jamais le froid
C'était des grands ciels épuisés d'orages
C'était des paix que l'on ne signait pas
Des routes m'emmènent, je ne sais où
J'ai vu des oiseaux, des printemps, des cailloux
En passant
Toutes nos défaites ont faim de nous
Serments résignés sous les maquillages
Lendemains de fête, plus assez saouls
Pour avancer, lâcher les regrets trop lourds
Déjà ces lents, ces tranquilles naufrages
Déjà ces cages qu'on n'attendait pas
Déjà ces discrets manques de courage
Tout ce qu'on ne sera jamais, déjà
J'ai vu des bateaux, des fleurs, des rois
Des matins si beaux, j'en ai cueilli parfois
En passant
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