• Chansong 03

    COMME UN LEGO 

    Gérard Manset (2008)

    [ Catastrophe !  Le mp3 de COMME UN LEGO pèse 10,6 Mo - c'est la rançon d'une oeuvre aussi longue et majestueuse. Au moment de l'envoyer, eklablog m'avertit que je ne peux dépasser 10 Mo ! J'enverrai donc la chanson par mail à tous les inscrits, et par ailleurs à ceux qui m'en feront la demande (éventuellement par la fonction commentaire)  ]                    

    Puisqu'il est évident que j'allais vous donner du Manset, autant le faire tout de suite, sans plus attendre. J'ai préféré une oeuvre de la dernière période, on pourrait dire la plus moderne (mas pour Manset comme pour Godard, "classique = moderne"). Donc, COMME UN LEGO, monument incontournable, somptueux, fluvial (la chanson dure plus de 8 minutes !).

    Comme  d'autres, j'assistais au dernier concert parisien d'Alain Bashung, à l'Elysée-Montmartre, dont COMME UN LEGO fut sans doute le point d'orgue. C'est pour lui que Manset l'avait écrite et composée, mais il a bien fait de la reprendre à sa façon (non sans en avoir légèrement modifié les paroles) dans son album MANITOBA NE REPOND PLUS. Les deux interprétations sont très différentes, certes, mais je dirais complémentaires, et ne se nuisent en rien réciproquement.

    Déroutant, énigmatique, le texte que psalmodie Manset ? Pas plus que toutes ses autres chansons, avec quelque chose de religieux hors de toute religion (aucune ne ressemble davantage à un cantique !). Et ce n'est pas la première fois qu'il pratique la métaphore à travers une description codée, hallucinante, de notre monde.

    Ces "petits êtres vivants" que nous sommes, il les observe comme un entomologiste rigoureux et méthodique, à travers "la lunette d'un microscope".  On pense à la peinture de LA TOILE DU MAÎTRE, qui était aux dimensions de notre biosphère. Pièce élémentaire et indispensable de ce gigantesque jeu de construction, le lego serait-il le symbole même de l'individu semblable à tous les autres s'il ne parvient pas à affirmer sa différence ?  La question est ouverte.

    Toujours est-il que la partition musicale fonctionne ici comme un rouleau compresseur inexorable, et que c'est aussi porteur de sens.

     

    Paroles :

    C’est un grand terrain de nulle part 
    Avec de belles poignées d’argent 
    La lunette d’un microscope 
    Et tous ces petits êtres qui courent 
    Car chacun vaque à son destin 
    Petits ou grands 
    Comme durant les siècles égyptiens 
    Péniblement 
    Porter mille fois son poids sur lui 
    Sous la chaleur et dans le vent 
    Dans le soleil ou dans la nuit 
    Voyez-vous ces êtres vivants 
    Voyez-vous ces êtres vivants 
    Voyez-vous ces êtres vivants 

    Quelqu’un a inventé ce jeu 
    Terrible, cruel, captivant 
    Les maisons, les lacs, les continents 
    Comme un Lego avec du vent 
    La faiblesse des tout-puissants 
    Comme un Lego avec du sang 
    Force décuplée des perdants 
    Comme un Lego avec des dents 
    Comme un Lego avec des mains 
    Comme un Lego 

    Voyez-vous tous ces humains 
    Danser ensemble à se donner la main 
    S‘embrasser dans le noir à cheveux blonds 
    À ne pas voir demain comme ils seront 
    Les capitales sont toutes les mêmes devenues 

    Facettes d’un même miroir 
    Vêtues d’acier, vêtues de noir 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego 

    Facettes d’un même miroir 
    Vêtues d’acier, vêtues de noir 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego mais sans mémoire 
    Comme un Lego 

    Pourquoi ne me réponds-tu jamais 
    De ta retraite sous ton arbre 
    Depuis ce manguier de plus de dix mille pages 
    A te balancer seul dans une cage 
    A voir le monde de si haut 
    Comme un insecte mais sur le dos 
    Comme un insecte mais sur le dos 
    Comme un insecte 

    C’est un grand terrain de nulle part 
    A la lunette d’un microscope 
    On regarde, on regarde, on regarde dedans 
    On voit de toutes petites choses qui luisent 
    Ce sont des gens dans des chemises 
    Comme durant les siècles de la longue nuit 
    Dans le silence ou dans le bruit 
    Dans le silence ou dans le bruit 
    Dans le silence

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 4 Août 2015 à 10:43

    MP3, please…

    2
    Mardi 4 Août 2015 à 11:35

    Quelques serveurs refusent eux aussi une PJ dépasssant 10 Mo.

    Dans ce cas, en désespoir de cause, aller ici : 

    https://www.youtube.com/watch?v=hc9TOai3EZw

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